Le parfum
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Première partie : L’amorce
Elle est là à se trémousser sur une scène, dans un bouge enfumé, exposant le peu de vertu qui lui reste à une bande d’éclopés. Des spots lui tiennent les seins, le sexe, les fesses, et la suivent dans ses salaces contorsions ; ces spots, tels des triques lubriques, s’enfoncent dans ses trois zéros : oral, anal ou génital, les trois trous que convoite tout mâle.
Elle vient de défaire l’agrafe retenant sa petite culotte et l’arrache d’un seul coup, provoquant l’émoi. Elle sourit comme à l’habitude et l’on applaudit, l’on prend des photos pour garder un bon souvenir de ses fesses, de ses seins et de sa chatte. Elle se dit dégoûtée mais elle mouille d’être ainsi exposée ; elle se sent comme sucée par la foule et elle rêve un jour d’être livrée sans défense à leurs doigts boudinés.
Son numéro vient de s’achever et, lorsque les lumières s’éteignent, elle quitte la scène et regagne sa loge. Un homme l’y attend qu’elle ne connaît pas. Il est de taille moyenne et d’âge moyen, il est moyennement joli et présente moyennement bien, mais que peut donc faire ce type tout à fait moyen dans sa loge ?
Elle le toise du regard et il abaisse le sien, comme gêné. Puis il lève les yeux et lui dit une banalité du style « je suis venu vous voir ... », puis il s’interrompt, visiblement très mal à l’aise ; à quoi elle rétorque un sonore « dégage connard ! ». Il soupire, ses épaules se voûtent. Il lui dit qu’il lui écrira, ce à quoi elle répond par un « oui, oui » dubitatif et non moins agressif. Il prend une attitude de chien battu et s’en va comme à regret, lui lançant un dernier regard.
La porte claque, elle reste seule à se démaquiller, comme elle le fait chaque soir. Ce qu’elle n’a pas remarqué c’est qu’il plane une odeur doucereuse et envoûtante qui pénètre chaque molécule de la pièce, et que ce parfum change subtilement la configuration des pensées de ceux qui s’y trouvent. L’odeur est distillée par quelques feuilles de papier à lettre que l’homme a volontairement abandonnées sur les lieux, les glissant parmi ses papiers à elle.
A première vue rien ne s’est passé, mais en profondeur rien ne sera jamais plus pareil. Les jours suivants elle pénètre à nouveau sa loge où elle reste de longs moments soumise au parfum. Puis, au terme d’une bonne semaine, les effets de la drogue s’estompent lentement. Elle finit par oublier totalement la visite du curieux bonhomme.
Un beau matin, vingt-deux journées après sa visite, elle reçoit une lettre de sa part qu’elle lit avec horreur. Ce salaud ne se contente pas de la complimenter, il lui donne des instructions salaces qu’elle est sensée suivre au doigt et à l’oeil.
Cela fixe son avis quant au bonhomme : il s’agit d’un obsédé sexuel voire d’un psychopathe, c’est bien sa chance ! Mais elle ne se contente pas de jeter la lettre comme elle ferait d’habitude en pareille occurrence, que du contraire : elle la range soigneusement, la lit et la relit attentivement à plusieurs reprises.
Car ce dont elle ne s’est pas rendu compte c’est que le papier de la lettre est parfumé, comme les papiers qu’il avait laissés traîner à dessein dans sa loge. Subtilement les effluves de la lettre envahissent son domicile pour quelques jours. Elle se surprend à se masturber en pleine journée, ce qu’elle ne fait jamais, comme prise d’une sorte de frénésie amoureuse dont l’objet lui est inconnu : elle n’aime personne ; c’est vraiment tous des salauds ces mecs !
Puis les mots de la lettre se mettent à la tarauder de nuit comme de jour pendant la semaine. Il lui est ordonné de se présenter une nuit de pleine lune à minuit au sommet d’une colline non loin de là, au lieu dit « la pénitence », vêtue en tout et pour tout d’une nuisette, de bas résille et de hauts talons de teinte rouge, puis de s’allonger sur une pierre plate se trouvant au centre de l’aire, et d’exposer ses trois trous d’amour à la lumière blafarde de la lune ; il est ajouté que cela la rendra plus forte, plus sûre d’elle-même, plus résistante à la douleur et moins vénale aussi.
Bref, il s’agit clairement, à son avis, d’un tissu de conneries émises par un dingue. En y repensant, elle se dit que ce petit bonhomme quelconque ne se comporte pas vraiment de manière banale.
Malgré ses réticences elle a consulté son calendrier et sait qu’il lui reste une semaine avant la pleine lune ; le dimanche elle est allée en reconnaissance sur les lieux pendant la journée et a repéré la fameuse pierre plate ; elle s’est procurée à prix d’or une nuisette rouge, des bas et des hauts talons assortis, se mentant qu’elle le faisait pour elle-même et non pas pour ce toqué.
Il y a mieux : elle a essayé cet accoutrement un soir et, depuis, elle le met systématiquement en rentrant chez elle ; c’est-à-dire qu’elle se balade dans son appartement le cul nu, en nuisette, bas résille et hauts talons, comme une véritable raclure de bordel. Elle n’en revient pas et se traite de pouffiasse, le marquant texto à la peinture sur un de ses murs : « je suis une pouffiasse ! » ; et pourtant, elle est remplie d’un sentiment de plénitude amoureuse lorsqu’elle agit de la sorte ; elle sent des ondes de jouissance lui parcourir l’entièreté du corps avant de se lover dans sa fente, la faisant mouiller comme une jeune femelle en rut.
Au jour dit, peu avant minuit, elle se rend toute émue vers son mystérieux rendez-vous avec la lune. A une centaine de mètres du sommet de la colline, elle change de vêtements et s’accoutre comme le lui a ordonné le bonhomme qui signe pompeusement sa lettre du titre « le maître ». Elle s’installe sur la pierre plate et relève les jambes de manière à ce que sa fente soit exposée à la lune et elle attend. LIRE LA SUITE
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