Mémoires d’André Sabatier chap 1 à 4

vendredi 8 avril 2005
par  Richard Tuil
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À ma fille, ma Pitchounette.
Cergy, le 6 février 2001.

1ère PARTIE.

CHAPITRE I.

J’avais l’intention de rédiger et de décrire cette partie de ma vie très jeune déjà, car précoce j’étais dans mes sentiments et désirs amoureux et tout ce qui va avec. C’est pourquoi, je ne donnerai pas de détails sur ma tendre enfance, ni sur l’âge tendre en général. Qu’il suffise au lecteur de savoir que je suis né en juillet de l’année 1965, dans la ville portuaire de Toulon.

Quand j’ai eu dix ans, mes parents ont déménagé avec toute notre petite famille (c’est-à-dire ma sœur Karine, mes frères Gérard et Didier et moi-même). Nous nous sommes installés à Cergy-Pontoise, la ville “ nouvelle ”, dans le petit quartier de la Croix Petit, qui était une enclave entres les Jardins de la Préfecture et les quartiers plus résidentiels des Chênes et des Ponceaux, vers le village. Car il faut bien le dire, notre quartier a acquis très tôt une réputation de banditisme et de quartier chaud, où les flics ont peur d’entrer, dans le sens où il y avait énormément de gangsters !

Nous vivions simplement et tranquillement dans un cinq pièces avec balcon qui donnait plein est.

Mon père était travailleur indépendant, il fabriquait des fauteuils et des sièges, et les réparait aussi. Je crois que cela s’appelait être “ tapissier en meuble ”.

Ma mère, quant à elle, travaillait comme secrétaire dans une imprimerie de la zone industrielle des Béthunes à St Ouen-L’Aumône. Mes parents travaillant tous deux, nous laissaient une relative liberté dans tous les domaines.

Ma sœur était l’aînée et avait trois ans de plus que moi.

Mes frères Gérard et Didier avaient respectivement un et trois ans de moins que moi.

Nous nous entendions plutôt bien, tant qu’il n’y avait pas de fille entre nous…

J’avais dix ans donc, et… je détestais les filles ! En effet, on chantait, les copains et moi, et à tue-tête : “ do, ré, mi, fa, sol, la, si, do, toutes les filles sont des idiotes ! ” J’étais misogyne, si l’on veut, et les seules filles que je supportais étaient ma sœur Karine et mes cousines Patricia et Sandy. Je n’avais pas, à l’époque, la moindre idée de ce qui différencie les garçons des filles. Je savais simplement qu’elles n’ont pas de pénis, mais je ne savais pas qu’elles ont cette grotte, source de tous les plaisirs et de toutes les voluptés. Je n’avais pas la moindre idée de comment arrivent les enfants. Je ne connaissais rien de l’amour physique. C’est très simple : je pensais simplement qu’on naissait grâce aux baisers amoureux qu’un homme et une femme se donnent. Cela dépendait simplement de l’intensité des sentiments, pensais-je dans ma naïveté enfantine.

À cette époque, je croyais que les filles étaient des idiotes, et je n’arrivais pas à penser autrement… jusqu’à ce jour où je suis allé avec mon père et ma sœur aux 3 Fontaines, le centre commercial qu’il y a derrière la préfecture ; c’était le 4 mai 1977.

Là, je vis pour la première fois, une fille d’environ mon âge. Je l’ai trouvé tout simplement magnifique. Mais aux 3 fontaines, il y avait foule, et je l’ai rapidement perdu de vue.

Ce n’est que le lendemain, le 5 mai que j’ai pu la revoir. C’était à l’école primaire de la Croix Petit.

Que le lecteur s’imagine mon émerveillement. J’étais subjugué par autant de beauté et de grâce. Elle n’était pas grande, mais fine. Elle avait les cheveux châtains et raides, mi-longs, les yeux noisette, deux fossettes adorables aux commissures des lèvres, et avait un corps svelte et souple, délié comme une liane. Il faut bien dire qu’elle était adorable !

C’était son premier jour d’école à Cergy, car elle venait d’emménager, la veille, à la Croix Petit.

Comme nous étions dans la même classe, nous avions M. Acariès pour instituteur, et sa famille et elle venaient de Béssancourt dans le Val d’Oise.

M. Acariès nous l’a présenté comme étant Mirabelle Girard. Je n’avais jamais entendu un prénom aussi joli. Il lui allait à ravir.

Comme nous étions par groupes de cinq ou six, et qu’il y avait justement une place de libre près de moi, M. Acariès l’a placé tout près de moi. Voilà qui faisait bien les choses. Dans mon groupe, il y avait Patrick Hadjadj, Farouk Elichri, Ali Bénaïni, Richard Tuil, Mirabelle Girard et moi-même.

J’étais aux anges ! Mirabelle était pour moi une source de joie continuelle. Placée entre Richard et moi, elle ne pouvait mieux tomber. Que je m’explique : Richard n’était pas dangereux, car timide et respectueux de certaines règles, il n’avait pas besoin de se retenir. Il ne tomberait pas amoureux de Mirabelle. Quant à moi, j’étais si timide, si naïf, si innocent et si candide, que Mirabelle me faisait rougir dès qu’elle me parlait ou bien me regardait.

Mes résultats de cette fin d’année subirent le contrecoup de mes pensées qui vagabondaient tout au long du jour, et la nuit aussi. Mes pensées et mes rêves ne pouvaient déjà plus être séparés de Mirabelle. Quelle fille merveilleuse !

J’avais envie de lui parler de ce que j’éprouvais pour elle. Mais ma timidité m’en empêchait. J’avais si peur de la brusquer, de lui faire du mal, de paraître si nul à ses yeux.

Mirabelle, c’était elle, qui m’adressa la parole en premier. Mon cœur battait à tout rompre. J’étais si heureux que j’en eu le vertige.

Je me souviendrai toujours de ses premières paroles :

“ — Bonjour ! Je suis Mirabelle !

— Je… le… sais ! ” finis-je par bégayer.

Puis elle s’est retournée vers Richard et s’est présentée à lui. “ Quelle chance il a… ” me disais-je. Et je connaissais pour la première fois les affres de la jalousie.

C’est pourquoi, à la récréation de 10 heures, j’avais dit à Richard d’éviter de lui parler, s’il ne voulait pas subir les foudres de ma colère.

“ Ne t’énerves pas, je n’ai rien fais de mal… ” m’avait-il répondu.

Il faut dire que Richard Tuil était un garçon maigre, qu’on avait surnommé : “Squelette ”, “ squelet’homme ” ou “ feuille d’érable ”. Il ne me faisait par conséquent, pas peur du tout ! Je lui ai alors dit que je lui tordrais le cou si nécessaire.

Les jours passant, je m’habituais à la présence de la belle Mirabelle, et j’ai eu la chance de devenir l’ami de ses deux frères, Frédéric et Franck.

Ses deux frères avaient un et deux de plus que nous, “ nous ” voulant dire Mirabelle et moi.

Arrivèrent les périodes de grandes vacances, et en juillet je partis en colonie de vacances, tandis que Mirabelle s’y rendit en août. Ce furent les deux mois les pires de mon enfance.

Mirabelle et moi, ainsi que tous ceux qui étaient dans notre classe allâmes en 6ème, au collège des Touleuses, à Cergy-Sud.

C’est à cette époque que j’ai commencé à tenir un journal intime et secret ; c’est d’ailleurs celui-ci qui me sert de base à mes souvenirs, parfois confus.

Deux mois de vacances, disais-je, oui, et ils furent atroces. Je m’y ennuyais tellement que cette fois j’en étais sûr : j’aimais Mirabelle. Mais j’étais si timide, si ingénu, que je pensais encore que les enfants venaient d’un baiser sur les lèvres, et qu’il suffisait de dormir avec son épouse.

Mirabelle me plaisait tellement, et je ne savais pas ce qu’elle en savait, qu’elle était pour moi comme une reine.

Le jour de la rentrée des classes, le jeudi 15 septembre 1977, Mirabelle était arrivée en retard de quelques minutes, c’est pourquoi devant la seule chaise vide qui restait dans la salle de cours, elle n’eut d’autre choix que de s’asseoir près de moi. J’avais vu la liste des élèves, et je savais donc qu’elle était dans notre classe. “ Notre ” ou “ nous ”, cela veut dire Richard Tuil, Patrick Hadjadj, Mirabelle et moi-même qui formions le groupe des anciens de la Croix Petit dans cette classe de 6ème I.

Alors je lui souris, sourire qu’elle me rendit. C’était la première fois que je la revoyais depuis la fin du CM2. Quel bonheur ! Quel sourire ! Ses fossettes étaient pures merveilles.

J’avais beau être amoureux de Mirabelle, je ne connaissais encore rien de ce qui se passait entre garçons et filles. D’ailleurs, je remarquais déjà quelques changements dans sa physionomie, puisqu’elle était âgée de douze ans et demi. Elle avait une poitrine qui poussait “ à vue d’œil ”. Ses seins étaient l’objet de ma passion et de tous mes fantasmes à l’époque. Ils devenaient de plus en plus gros, plus grands, plus larges, plus longs. C’était une femme qui “ poussait ” sous mes yeux. Pour tout dire, son tour de poitrine avait dû augmenter de quinze bons centimètres durant ces neuf mois passés ensemble au Collège des Touleuses.
Mais je reviens à cette année !

Comme j’étais le copain de ses deux frères, on peut dire qu’elle me connaissait mieux que quiconque dans cette classe.

Mes résultats scolaires furent passables, tout simplement parce que j’avais envie d’être, de rester et de parler avec Mirabelle. Je n’avais aucune autre envie.

Mon amour pour elle était platonique, bien que je la trouvais belle, et que j’avais envie de la serrer dans mes bras, et de lui faire un bébé en l’embrassant sur la bouche !

Moquez-vous, ô lecteurs ! Je sens votre sourire narquois se dessiner sur vos lèvres !

Devenant de plus en plus intime avec ses frères, je devenais un intime, un familier de la famille Girard, et donc de Mirabelle. En fait, c’était la seule chose qui comptait vraiment pour moi. LIRE LA SUITE


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