Mémoires d’André Sabatier chap 11 à 15

lundi 13 juin 2005
par  Richard Tuil
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CHAPITRE XI.

Nous refîmes l’amour très souvent, et durant la seconde fois ce fut merveilleux, autant que la première fois, mais mieux encore, car Mirabelle n’a pas eu mal cette fois.

J’aimais Mirabelle de plus en plus, et je m’attachais à elle toujours de plus en plus. Je n’imaginais plus la vie sans elle, ni même mon avenir sans elle. C’était avec elle que je voulais le construire.

Elle—même avait des projets semblables pour son avenir, et je l’embrassais tout le temps.

À ce propos d’ailleurs, M. Calejon, le prof de maths nous fit, un jour cette réflexion : »Vous devriez arrêter de vous embrasser en public ! » Toute la classe se mit à rire, et Richard, qui était juste derrière nous a dit : « Non continuez ! C’est tellement beau ! » En fait, je crois qu’il nous enviait, car il me semble que Muriel ne l’aimait pas comme il aurait voulu être aimé d’elle ! C’était désolant !

Mais j’en reviens à notre amour à nous, et non à celui des copains.

Mirabelle était de plus en plus radieuse, de plus en plus femme, de plus en plus belle ! Et moi, j’en étais de plus en plus amoureux ! Mais ça, je crois que je l’ai déjà dit.

Au mois de décembre 1980, durant les vacances, nous décidâmes de rechercher un nid d’amour où nous pourrions abriter nos ébats quand nous le voudrions. Bien sûr, j’aurais passé ma vie à lui faire l’amour si cela avait été possible, mais à notre âge, et notre condition…

En fait, nous trouvâmes plus : nous pouvions nous retrouver dans un petit meublé des Chênes, qu’un ami de Frédéric nous sous—louait pour 500 francs par mois, ce durant trois mois, de février à avril 1981. Puis, il nous le laissa sans réclamer un centime. J’avais réussi à économiser tout mon argent de poche que m’octroyait mes parents.

Mirabelle était aux anges, et ce bonheur était contagieux, et puis, cela me rendait heureux.

L’année 1981 entamée, elle passa comme un charme, et arrivèrent les grandes vacances, celles de l’été.

Et comme chaque année, nous fûmes séparés. C’était aussi triste que ça !

CHAPITRE XII.

Malheureusement, nous n’avions aucun contact lors de nos vacances d’été, et je trouvais que ça n’avait que trop duré ! Je décidais donc d’y remédier l’année suivante, si bien sûr, elle était encore à Cergy. « Tu viendras à Villeurbanne ! » m’avait—elle dit, et moi, bien sûr, j’espérais que ce soit possible.

À la rentrée des classes, notre niveau scolaire avait quelque baissé, nous avons donc redoublé Mirabelle, Ali Bénaïni, Richard Tuil, Mariano Cecchin et moi—même.

Ainsi, nous fûmes tous ensemble pour une quatrième année au Collège de la Justice. Cette année—là, d’ailleurs, c’était Mme Francesca Cadain qui était notre prof principale et de français, et si j’en parle ici, c’est parce que Mariano et Ali en étaient amoureux.

Mais je reviens à Mirabelle :

À chaque fois que nous nous retrouvions après les vacances, elle était toujours plus et encore plus belle !

Cette année, elle avait décidé de changer de coiffure, et je ne me mêlais pas de ce genre de choses. Donc, le mercredi 9 septembre, elle s’est fait friser les cheveux. Cela la changeait, mais elle était MA Mirabelle. Elle me disait déjà que c’était sa dernière année scolaire à Cergy, et qu’il faudrait en profiter ; il fallait que nous en profitions.

Alors, c’est ce que nous fîmes : cinéma, piscine, ballades, restaurants, et amour… à n’en plus finir !

Je sentais aussi que les derniers moments approchaient et au lieu de m’attrister et de me morfondre sur mon sort, que dis—je ? sur notre sort, je, nous bouffions la vie aussi souvent que possible. Il ne se passait pas trois jours sans que nous ayons fait l’amour.

Ses parents et les miens étaient d’accord pour que l’été 1982 ne se passe pas l’un sans l’autre, mais nous n’en étions pas encore là, et heureusement !

Mais alors, l’année commençait à peine, et j’étais encore heureux d’être dans la classe de Mirabelle. J’avais toujours eu cette chance depuis qu’elle habitait à Cergy. Nous entamions une cinquième année dans la même classe.

J’avais une appréhension malgré tout : qu’est—ce qui faisait que Mirabelle s’attache tant à moi ? J’avais peur qu’à Villeurbanne elle ne m’oublie. J’avais peur qu’elle ne s’entiche de quelqu’un d’autre…

Elle remarqua mon air sombre, et me demanda pourquoi j’avais l’air si triste. Quand je lui parlais de ce qui me troublait, une vague de tristesse traversa son regard tendre. Puis, elle sourit, faisant ressortir ses jolies fossettes, et posa sa main gauche sur sa hanche gauche, et sa main droite sur sa main gauche.

— André, je t’aime. Et je crois que je ne pourrais aimer comme je t’aime. Je pense que suis à toi. Tu vois, je pense que tu es à moi toi aussi. Je n’aime que toi, et je ne t’ai jamais trahi ni dans mes actes, ni dans mes paroles, ni dans mes pensées, ni dans mes sentiments. J’ai été dure avec toi, je le reconnais, lorsque nous nous sommes séparés en novembre 1978…

— Tu te souviens encore de cette date malheureuse ? dis—je réellement étonné.

— Je m’en souviens, et je regrette, crois—moi, la dureté avec laquelle je t’ai traité à l’époque ! J’aurais dû te pardonner immédiatement au lieu de perdre quatorze mois de notre vie. Quatorze mois de gâchés ! D’autant que je sais que tu n’es pas du genre à aller chercher un paquet de clopes, et de revenir trois jours après. Mais je sais que tu m’as pardonné, et que cela n’a plus d’importance.

— D’autant que je ne fume pas !

— Alors, je t’en prie, dit—elle en riant, ne sois plus triste, et ne gâchons pas les quelques mois qui nous restent à vivre.

Je l’embrassais, et :

— Mirabelle, veux—tu m’épouser ?

— Nous n’avons pas encore pas dix—huit ans, fut sa réponse.

— Et alors ? si nos parents sont d’accord, on peut le faire. On a seize ans, et on peut donc être émancipés.

— Je sais. Mais je préfère attendre d’avoir dix—huit ans. Comme ça, on sera vraiment heureux. Et puis, j’aurais dix—huit ans cinq mois avant toi. Dans ce cas, on le fera en septembre 1983, dans deux ans, si tu es d’accord.

— Tu veux dire que tu es en train de fixer une date pour cet événement ?

— En effet André ! Je t’aime, et je veux qu’on se marie. Mais pas avant.

— Comme tu voudras mon amour, et je l’embrassais de nouveau.

Ainsi, elle avait décidé qu’on se marierait avant la rentrée des classes, en septembre 1983. J’aurais ainsi dix—huit ans, et je serai l’homme le plus heureux de la Terre.

Cette discussion se passait le samedi 22 novembre 1981, et, j’étais heureux comme un poisson dans l’eau !

Quelques jours plus tard, c’était déjà la fin de l’année, et nous avons été voir « Popeye » de Disney en VO, au cinéma avec Abouaf et Cadain (j’en connais deux qui étaient aux anges !). Moi—même, j’étais très content d’être avec Mirabelle au cinéma. J’étais très heureux.

Avec les vacances, nous vîmes « la tour infernale » et « Fra Diavolo » à la télé. Puis, nous les revîmes chez Muriel Grimont, celle de Richard, car ils avaient chez eux un magnétoscope betamax Sony, chose qui était encore très rare à l’époque.

Au début de l’année 1982, Mirabelle se refrisa les cheveux, car ils étaient de nouveau très raide.

C’est aussi à cette époque que Mirabelle se luxa la cheville droite. En effet, le 7 janvier, elle avait glissé sur le verglas qui avait recouvert la neige en ce début de 1982.

Il y avait un chemin de terre pour aller au collège, et en grimpant la colline qui menait sur la route, Mirabelle a glissé. Je l’ai accompagné à l’hôpital, où elle s’est fait plâtrer. Sa mère nous accompagnait.

Depuis que sa fille et moi avions fait l’amour, et comme elle voyait que nous étions toujours ensemble, elle me considérait comme son fils. Cela lui en faisait un troisième !

Frédéric et Franck me regardaient plus comme un frère que comme un ami ; et j’étais heureux ainsi.

Alors, durant deux semaines, Mirabelle ne put venir au Collège, et j’avais dit à Francesca Cadain, ainsi qu’aux autres profs, sur le ton de la galéjade : « Voulant prolonger ses vacances de Noël, elle s’est fait mal, pour rester à la maison ! »

Bien sûr, tout le monde a bien ri, mais moi, cela me permettait de rester le soir avec elle.

En effet, j’étais chargé, volontaire aussi, de lui apporter les devoirs, et nous les faisions ensemble, tant qu’à faire !

Nous profitions de ces moments pour faire bien d’autres choses, et c’est vrai que nous nous aimions si fort, que cela arrivait tout aussi naturellement que de boire, de manger ou bien de dormir. Mais à chaque fois, c’était un acte nouveau, un acte sublimé par ce grand amour.

On ne peut pas dire que nous étions des obsédés sexuels, ou des malades, ou des fous de sexe. Non ! Nous vivions un amour si grand, si fort, qu’il était naturel de faire l’amour. Et du fait que nous étions séparés la plus grande partie de la journée, nous n’étions jamais pris au dépourvu.

Je n’arrive pas, aujourd’hui encore, à réaliser la beauté et la force de cet amour. Je me demande pourquoi Mirabelle m’avait choisi, car on ne peut pas dire que je sois vraiment « beau » ! Et même à l’époque de nos 16 ans, elle, elle était belle, moi pas. Je me souviens très bien de ces jours heureux, où nous nous regardions, sans mot dire, et nous prenions un plaisir immense et simple à nous aimer. Nous étions vraiment faits l’un pour l’autre ; et malgré les années qui se sont écoulées depuis, je me rends compte maintenant, qu’elle était la meilleure, dans tous les sens du terme, sans aucune trace de moquerie, et sans être péjoratif. Non ! Il n’y avait pas que le sexe dans la vie, même si celui—ci, devenait de plus en plus important.

Un jour, Mirabelle voulait que je lui apporte les disques de Kool and The Gang et de Earth, Wind and Fire. Alors, je lui ai apporté « Ladies’ Night » et « I am », deux disques de 1979. C’étaient les seuls que je possédais de ces deux groupes mythiques des années 1970—1980.

« Mais non ! me dit—elle. Ce n’est pas ceux—la que je voulais. Ce sont leurs derniers : « Something special » et « Raise »

Alors, je me les suis procurés, car tout comme moi, elle aimait ces musiques.

J’étais aux anges, car nous avions les mêmes goûts, pratiquement en toute chose.

Nous rêvions souvent ensemble, et rien que de la voir sourire ou rire me faisait jubiler. J’étais heureux lorsqu’elle l’était. LIRE LA SUITE

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