Marie Noël et Jean Balthazar

Kaneda
dimanche 7 janvier 2007
par  Kaneda
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Jean-Balthazar avait passé une dure nuit. Il rentrait chez lui, fourbu, après de longues heures passées à fouetter les gens méchants. Autant la nuit de Noël pouvait être une douce et belle nuit pour ceux qui avaient œuvré pour le bien, autant elle s’avérait une nuit de calvaire pour ceux qui avaient fait du mal délibérément. Et Jean-Balthazar avait beau se dire que son travail était nécessaire, il n’aimait pas avoir à faire souffrir les humains, même quand ils le méritaient. Mais son père était le Père Fouettard, et on n’échappe pas à une certaine hérédité…

Marie Noël, de son côté, avait distribué toute la nuit les cadeaux que son père et les lutins avaient préparés dans l’année. Elle détestait avoir à faire ça. Elle n’aimait pas vraiment faire plaisir à des gens qu’elle ne connaissait pas. Alors elle bâclait un peu le travail, cherchant à gagner du temps et rentrer plus vite chez elle. Les paquets descendaient parfois tous seuls le long des cheminées éteintes, pour arriver en grand fracas sur les bûches à peine froides… Enfin la nuit fut terminée. Elle aussi, devait prêter main-forte à son père…

Jean-Balthazar s’était assoupi et fut réveillé par la sonnerie stridente de son telex signalant les urgences. Il se leva en maugréant : c’était assez inhabituel qu’une urgence arrive si tôt… Il alla donc lire le contenu du message, et ce qu’il y lut le laissa perplexe. Ce qu’il avait à faire était aussi surprenant que surréaliste. Mais plus il y réfléchissait, plus cette perspective semblait intéressante… Ses yeux s’étaient réfugiés au fond de ses orbites, son regard s’était fait plus dur, ses traits tirés par la fatigue ne dissimulaient pas un sourire presque heureux. Alors il se leva et lâcha le papier. La porte claqua. Jean-Balthazar monta sur son traineau, mené par 4 chevaux noirs. Les rênes claquèrent sur l’échine des pur-sang, et l’attelage s’envola pour un long voyage…

Lorsque les sabots des chevaux touchèrent de nouveau le sol, quelques heures plus tard, ils foulèrent une banquise qu’ils n’avaient jamais touchée. La chaumière était en vue, il fit arrêter les chevaux. Il descendit, prit son matériel, et marcha à pas prudents jusqu’à cette fameuse demeure isolée. Une faible lumière vacillait dans la maison : la cheminée était allumée, une jeune femme était assise dans un fauteuil de cuir assez semblable au sien. Il ne l’avait jamais vue, mais savait que c’était elle. Elle n’était pas particulièrement belle, elle était même un peu ronde. Mais déjà ses formes lui plaisaient. Et lui non plus n’était pas particulièrement beau. Il savait que cela ne ferait aucune importance…

Un sourire illumina son visage à nouveau. Il se posta devant la porte d’entrée. Pendant quelques instants, il resta sans bouger, tentant de lutter contre la nervosité et les tremblements qui l’agitaient. C’était une sensation inconnue, et il devait l’avoir maitrisée avant de franchir le seuil. Il laissa passer les minutes, ralentissant son souffle, calmant ses nerfs. Puis il cacha son matériel derrière lui, de sa main gauche. Enfin, lentement, il leva la main droite, et frappa 3 petits coups à la porte. La jeune femme à l’intérieur se leva précipitamment, et s’approcha de la porte, méfiante.

« Qui est là ? » demanda t-elle, inquiète.

« Ouvrez-moi, je suis votre Maître. » répondit Jean-Balthazar de sa voix chaude et rassurante.

Cette phrase qu’il avait apprise de son père avait le pouvoir de contraindre les gens à lui ouvrir la porte. Il ne savait pas s’il s’agissait d’un don. Mais dans ce cas précis, le charme ne prit pas, la porte resta close.

« Un… un instant je vous prie. » avait répondu la jeune femme.

Ce délai augmenta le stress de Jean-Balthazar, mais il patienta. Il devina des pas rapides à l’intérieur, qui revinrent après quelques secondes vers la porte.

« Vous… vous êtes le Père Fouettard n’est-ce pas ? » demanda t-elle à nouveau avant d’ouvrir.

Jean-Balthazar était inquiet, c’était la première fois qu’on lui résistait ainsi. Aussi répéta t-il, d’une voix plus forte, plus impérieuse :

« Ouvrez-moi, je suis votre Maître ! »

Quasi instantanément, la porte s’ouvrit, révélant la jeune femme revêtue d’une courte nuisette noire.

« Vous êtes Marie ? ».

La jeune femme répondit d’une voix qu’elle voulait assurée « oui ! Qui êtes-vous ? »

JB entra et se dirigea vers le fauteuil, et s’y assit confortablement. Sans la regarder, il dit « Alors Marie, fermez cette porte, il fait un froid de canard dehors. »

Marie n’en croyait pas ses oreilles : il ne l’écoutait même pas, et faisait comme chez lui ! Et pourtant, elle n’avait pas fait le moindre geste pour l’empêcher d’entrer. Elle rosit légèrement de son empotement, et ferma la porte, puis elle tenta une nouvelle fois de s’adresser à JB :

« Vous êtes le fils du Père Fouettard non ? J’ai déjà aperçu votre père. »

« Cessez de poser des questions idiotes, Marie. J’ai mieux à faire que parler. » LIRE LA SUITE

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Commentaires

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mardi 20 juin 2023 à 15h50 - par  Henic

Délicat... Et excitant !