ALLE 3 ET 4

mardi 27 novembre 2012
par  Claire Valmont
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Chapitre 3 : Igor.

J’arrive juste à l’heure à la boutique, saluée par le carillon de la porte. A ma grande surprise, deux jeunes femmes tiennent compagnie à Victor. L’une, typée, porte une chevelure noire et épaisse, encadrant un visage rond aux yeux marron foncé. Elle porte un jean serré qui lui fait ressortir les hanches. Son chemisier, légèrement décolleté laisse entrevoir une poitrine ferme à la peau couleur de miel. J’apprends qu’elle se nomme Aïcha, d’origine tunisienne. Son amie, Amandine, est une grande blonde au visage en triangle dont les yeux bleus, en amande, font ressortir les lèvres charnues. Elle porte une robe courte qui la moule parfaitement, faisant ressortir ses courbes harmonieuses. Victor nous presse, car nous apprend-t-il, la route est longue et, arrivé au dépôt, il faut encore préparer le défilé pour notre client, un russe nommé Igor, qui est un de ses plus gros acheteurs. Une fois installés dans la voiture, je suis surprise que Victor ne possède pas de véhicule plus imposant, mais une simple berline très discrète. A ma question sur cette apparente simplicité, Victor me répond qu’il ne tient pas à attirer les regards sur ses activités, chose que je comprends fort bien. Rapidement, nous gagnons l’autoroute du sud où nous roulons plus de trois heures avant de nous arrêter dans un relais.

Pendant le repas, nous apprenons à nous connaître. Evidemment, Amandine et Aïcha ne sont pas trop enchantées de ma présence, car elles pensent, à juste raison, qu’une concurrence inattendue vient de faire son apparition dans leurs calculs. Heureusement, Victor est là pour leur faire comprendre que ce client paye bien et sera particulièrement généreux en cas d’accord. A elles, donc, de faire le maximum pour que tout se passe bien et qu’Igor soit satisfait. Nous repartons donc sans que je sache réellement si les filles sont bien convaincues par son explication. Le reste du voyage se passe dans un échange hésitant, d’abord, puis de plus en plus ouvert, au fil du temps.

Nous arrivons au dépôt vers quatorze heures trente. Deux hommes sont déjà sur le parking, à l’entrée de l’entrepôt. Victor les salue et discute un moment avec eux, puis disparaît à l’intérieur. Ils ressortent quelques minutes plus tard et les deux hommes repartent dans leur voiture, nous laissant tous les quatre. Victor nous appelle et nous presse de nous préparer car Igor est sur le point d’arriver. Il nous indique les vestiaires où nous pourrons nous préparer et les loges où sont entreposés les vêtements du défilé. Chacune de nous est responsable d’une collection. Un large tapis rouge est déjà déroulé au centre de la salle. Un buffet est dressé et quelques chaises et fauteuils sont disposés le long du tapis. Victor nous explique ce qu’il attend de nous et nous expose toutes les précisions et chronologie du défilé. Il ne fait pas très chaud dans le hall, mais heureusement, Victor y a fait installer un chauffage d’appoint que nous apprécions réellement.

Vers quinze heures, nous entendons les voitures se ranger sur le parking. Quelques minutes plus tard, Un homme assez grand, au visage carré, les cheveux blonds coupés en brosse, en costume gris clair, entre et se dirige vers Victor. De notre refuge, nous suivons cette rencontre sans oser nous montrer. L’homme vérifie méthodiquement chaque recoin du hangar, découvre notre loge et en fait l’inspection, puis retourne vers les voitures. Quelques instants plus tard, apparaît un géant de forte corpulence au visage rond, presque chauve. Trois filles le suivent, chacune habillées de manteaux de fourrure, ainsi qu’un deuxième garde du corps qui ferme la marche. Victor les accueille et les invite au buffet. Une fois de plus, le blond les précède et goûte avant tout le monde. Rassurés les invités se régalent du champagne et des petits fours mis à leur disposition. D’un signe de tête, convenu précédemment, Victor nous indique d’aller nous préparer pour le défilé. Ici, pas de maillot de bain, mais uniquement une série de robes et de tailleurs haut de gamme. Aïcha se lance la première, suivie de près par Amandine. Je pénètre sur la piste juste au moment où Aïcha fait demi-tour pour revenir se changer. Je constate que le géant s’est installé dans un des fauteuils mis à disposition, les filles ayant pris place de chaque côté de lui. Les deux gardes du corps sont restés debout, en retrait, et surveillent chaque mouvement. Aïcha et Amandine sont bien plus rapides que moi à se changer et je prends régulièrement du retard. C’est Victor qui vient me sauver alors qu’elles sont sur la piste et que je n’ai pas encore enfilé la nouvelle robe. Il m’invite à sauter ce modèle et mettre directement le suivant. Je constate avec plaisir qu’il est très semblable à la robe du soir que j’avais présenté lors de mon premier défilé. Le décolleté en est encore plus déconcertant. Sous les yeux ébahis des deux mannequins, je sors de la loge, les forçant à se changer encore plus vite pour pouvoir être en phase des modèles de robes de soirée. C’est en tête et fière comme pas une, que je m’élance sur le tapis rouge. Comme prévu par Victor, le modèle fait un très grand effet à notre acheteur qui ne sait pas trop s’il doit mater la robe ou le mannequin qui la porte. J’ai l’impression d’être purement et simplement épluchée par son regard lors de mon double passage. Les trois filles, jusqu’à présent très bavardes, se sont tues à mon approche, admirant la qualité du travail présenté. Je me permets même une petite pirouette devant le géant, en lui décochant mon plus beau sourire. Je retourne vers notre loge en croisant les deux filles qui sont maintenant obligées de faire le forcing pour me rattraper pour la fin du défilé. Je me permets même le luxe de passer la robe que j’avais omis sur les ordres de Victor pour rejoindre les invités au buffet où nous sabrons le champagne. Igor fait partie de la nouvelle nomenclatura russe. Il est enchanté par la collection et nous apprend qu’il acquière l’ensemble des trois collections. Pour nous remercier de notre représentation qui lui a particulièrement plu, il ordonne aux trois filles de nous offrir leurs manteaux de fourrure. C’est ainsi que je me retrouve en possession d’un renard bleu, Aïcha d’un manteau en zibeline et Amandine de celui en Astrakan. Il est évident que cela ne se passe pas très bien du côté des autres filles et le russe est obligé d’hausser le ton, ce qui a pour effet de les calmer aussitôt. En contre-partie, Victor leur propose de leur offrir deux robes chacune qu’elles peuvent aller choisir dans les loges. Les trois poufs en mini-jupe oscillent du cul vers les robes sans dénier nous jeter le moindre regard. Elles reviennent quelque temps plus tard alors que nous buvons encore notre champagne. La plus grande, blonde, est affublée d’une robe de soirée blanche au dos nu et porte un tailleur sous le bras. La brune en a choisi une rouge au décolleté en forme de cœur. Quand à la troisième, rousse, elle se dandine dans la robe gris-souris au profond décolleté que je portais une heure auparavant.
Victor et le russe parachève leur accord et notre mentor se voit remettre une mallette en acier qu’il s’arrange pour faire disparaître prestement. Les russes nous quittent peu de temps après à bord de leurs deux Mercedes de luxe.

— Les filles, je suis fier de vous, nous remercie Victor. Vous avez fait du bon boulot, Igor a pris les trois collections. J’avoue que je n’en espérais pas tant.

De joie nous nous embrassons.

— Allez vous changer, j’arrive dans un instant.

Nous filons vers les loges pour retrouver nos affaires par terre, jetées là, de rage, par les trois putes. Victor nous y rejoint quelques minutes plus tard. Il constate en silence le chantier que les trois filles ont laissé.

— C’est elles, qui ont fait ça ?

Nous hochons la tête, atterrées par ce bordel. Il nous remet nos enveloppes que nous hésitons à comparer. Il nous rassure tout de suite :

— Vous avez la même somme Par contre… Je garde les manteaux et je parlerais à Igor.

— Oh, non, pourquoi s’écrie Aïcha !

— Parce que vous n’êtes pas censées pouvoir vous payer ce type de fringues, c’est clair ? Alors pas d’histoires ! Si vous voulez avoir des ennuis, moi, je ne suis pas preneur. Ils sont à vous, mais vous pourrez les porter que lorsque je vous le dirais, pas avant. Allez, filez dans la voiture, j’ai un coup de téléphone à passer. On a pas mal de route pour rentrer.

Bien à regret, nous retournons sur le parking pour l’attendre. Il arrive bientôt, met les manteaux dans le coffre et s’installe au volant.
Tard dans la nuit, Victor nous dépose chez nous l’une après l’autre. Il ne tient pas à ce qu’il nous arrive quoi que ce soit avec le fric qu’il nous a donné. Je suis la dernière et Victor me remercie en me disant :

— Carole, merci, tu as su te mettre Igor dans la poche, et crois-moi, ce n’est pas chose si facile. Bonne nuit. Tiens, prends ce téléphone, je t’appellerais, je pense avoir besoin de toi bientôt.

Il est près d’une heure du matin, quand j’ouvre la porte. Sandrine dort tranquillement, je meurs d’envie de la réveiller pour tout lui raconter, mais je préfère attendre le lendemain. Sans un bruit, je retourne dans ma chambre pour compter mon enveloppe qui me semble bien peu épaisse. Je suis sidérée par ce que je découvre. Je compte les billets : six violet et huit vert, trois mille huit cent euros… Je m’empresse de les ranger dans notre coffret et garde mille euros pour moi. Je me déshabille et m’enfouis sous la couette.

Il est tard lorsque je m’éveille. Sandrine est déjà partie, je n’ai pas pu lui conter mon aventure. Tant pis, je lui dirais tout ce soir. Je prends une douche, déjeune et décide de faire quelques emplettes. Je passe la journée à flâner dans les rues de Paris, Je craque pour deux paires de bottes et achète un petit bracelet en or pour Sandrine. Le soir, vannée, je pousse la porte et reste stupéfaite devant le capharnaüm qui règne chez nous. Tout est sans dessus dessous, les meubles sont renversés, les livres et nos vêtements jetés par terre. Je me précipite dans la chambre de Sandrine que je trouve attachée et bâillonnée en travers du lit. Je me précipite pour la libérer.

— Qu’est-ce qui c’est passé, lui demandais-je, tu n’as rien ?

En sanglotant, elle m’explique que deux femmes l’ont poussé juste au moment où elle ouvrait la porte. Une grande fille blonde et une rousse arrive t-elle à m’expliquer. Elles parlaient une drôle de langue en roulant les « r ». Immédiatement je pense aux putes d’Igor, je lui demande :

— Qu’est ce qu’elles cherchaient ? Elles te l’ont dit ?

— Non, je n’en sais rien. Elles avaient des couteaux, elles m’ont menacé, puis m’ont ligoté et bâillonné. Elles sont parties il y a à peine une demi-heure. Je crois qu’elles te cherchaient. Qu’est-ce que tu leur a fait ? Demande Sandrine, inquiète pour moi.

— Rien, ne t’inquiètes pas, je vais te faire un thé, lui dis-je, tout en me dirigeant vers la cuisine.

Je mets la bouilloire en route et fais le tour l’appartement. Ma chambre est ravagée, visiblement, elles se sont déchaînées, toutes mes affaires sont par terre, quelques chemisiers déchirés, le matelas, retourné. Affolée, je pense à notre cagnotte. Je découvre le coffret éventré, tout l’argent a disparu. Elles ne se sont même pas privées du luxe de nous dépouiller. J’entends la théière siffler. Je file dans la cuisine pour servir le thé. Carole est toujours assise sur son lit, anéantie.

— Pourquoi, me demande mon amie ?

— C’est une longue histoire. Hier, j’ai fait un défilé pour des russes…

Et je lui raconte toutes les péripéties de la journée, ainsi que la colère rentrée des trois putes qui accompagnaient Igor.

— L’ennui, c’est qu’elles ont trouvé notre cagnotte, j’avais tout mis dedans…

— Oh, tout ?

— Sauf mille, d’ailleurs, je t’ai acheté ça, lui dis-je en lui tendant le petit bracelet gravé à son prénom.

Sandrine me remercie et éclate en sanglots en se jetant dans mes bras.

Nous passons la soirée à remettre de l’ordre dans l’appartement. Une fois ce travail fait, Carole me demande :

— Que comptes-tu faire pour la cagnotte ?

Y ayant déjà réfléchi, je lui explique que je vais aller voir Victor demain matin pour le mettre au courant. Il va sans dire qu’il arrangera cela avec Igor et que nous serons dédommagées.

Sandrine insiste pour que je reste dormir avec elle et nous nous blottissons l’une contre l’autre, cherchant à nous réconforter mutuellement. Sandrine me réveille doucement le lendemain matin. Je pense enfin à lui demander :

— Et ta journée sans culotte ? La revoyant partir avec son petit bout de papier rose sous sa jupe écossaise.

— Oh, super. Il a fallu ces deux putes pour que je le perde ! Il doit encore être sur le pas de la porte.

Et nous éclatons de rire toutes les deux. Cela fait du bien de la voir ainsi. L’incident de la veille semble s’être estompé.

Une fois Sandrine partie travailler, cette fois avec une culotte, je prends une douche et finit de ranger le reste du désastre, surtout ma chambre, pour jeter les fringues que ces deux salopes ont déchiqueté.
En fin de matinée, je trouve Victor en grande conversation avec un client et j’attends patiemment le départ du type. Enfin seuls, je lui raconte tout, sans omettre le vol de la cassette et mes fringues déchirées. Je vois qu’il est vraiment désolé pour nous et me demande comment va ma copine. Il me propose même de nous héberger si les choses ne s’arrangeaient pas. Il pense, comme moi, que ce sont les putes d’Igor qui ont fait le coup. Il décroche le téléphone et l’appelle, tout en me demandant de rester un peu à l’écart. D’ailleurs, je me demande bien pourquoi, car leur langue m’est totalement inconnue avec ses consonances curieuses et ses mots tout aussi biscornus. En tous les cas, ils semblent bien se comprendre, même si je suis persuadée que ce n’est pas du russe. Une fois le combiné raccroché, Victor me confirme qu’Igor nous attend et qu’il compte bien régler ce différent aujourd’hui même. Une heure plus tard, Igor nous accueille dans sa suite du huitième arrondissement. Immédiatement, il donne ses ordres à ses deux sbires qui reviennent quelques minutes plus tard en poussant les deux putes et force la plus grande à s’agenouiller en lui tordant les bras violemment. Igor l’interroge alors en russe :

— C’est vous qui avez osé voler ces filles ?

Elle se défend alors :

— Les manteaux étaient à nous, tu nous les avais donné ! Décrète la jeune pute blonde.

— Ou est le fric ? Hurle Igor.

Silence de la fille qui se recroqueville sur ses talons. Sans transition, Igor sort de sa veste, un revolver muni d’un silencieux et le braque sur le front de la blonde, il redemande, cette fois très calmement :

— Je t’ai demandé ce que tu as fait du fric. Je compte jusqu’à trois… Un… Deux…

La blonde se met à débiter une série de mots à toute vitesse, je vois même une mare de pisse s’étaler entre ses jambes alors que sa voix se brise en sanglots. Je ne sais même pas ce qu’elle était en train de lui dire.

— Trois…

La tête de la fille part en arrière au coup de feu tiré à bout portant. Son corps s’affale mollement, alors qu’une tâche sombre envahit le tapis tout autour d’elle. L’autre fille et moi-même poussons un cri en voyant la blonde abattue comme un chien par Igor, que cela ne semble même pas déranger. D’un signe de tête, il demande à son garde d’amener l’autre fille. Le cerbère force la pute à s’agenouiller au même endroit où se tenait sa copine. Son visage est déformé par la peur, elle pleure et bave en même temps. Igor lui pointe son revolver contre le front et lui pose la même question qu’à la blonde. Nous assistons, impuissants à la scène. Il est évident qu’Igor ne voit pas les choses de la même façon que nous, et lui en faire la remarque risquerait de le mettre vraiment en colère, chose à laquelle je n’aimerai pas assister.

Cette fois, les explications semblent le satisfaire. Il donne un ordre au garde qui entraîne la pute rousse. Je ne sais pas ce qu’il lui réserve, mais je ne voudrais pas être à sa place. Un autre ordre pour le deuxième garde, qui semble t-il sera chargé du « nettoyage » de la scène. Igor nous demande de le suivre dans l’autre pièce où il nous offre, comme si de rien était, une coupe de champagne. Je n’ose dire quoi que ce soit. C’est Victor qui prend la parole :

— Igor, ta justice est toujours aussi, comment dire… Radicale, à ce que je vois.

— Oui, en Russie, on ne s’embête pas en tergiversations. C’est oui, ou c’est non ! D’ailleurs, dit-il, en se retournant vers moi, j’aimerais savoir combien elles vous ont volé.

Interdite, un instant, je compte dans ma tête avant de lui répondre.

— Cinq mille, environ, on avait tout mis dans un petit coffret. Mais c’est surtout mes chemisiers, elles ont tout saccagé.

Igor met la main dans la poche intérieur de sa veste et en tire une liasse, il ne compte même pas en me les tendant. Il doit y avoir au moins une vingtaine de billets de cinq cent euros. Je tente de lui dire que c’est beaucoup trop, mais il me calme d’un geste.

— Ca n’a aucune importance, de toute façon, les deux autres vont travailler pour me rembourser, déclare t-il, hilare. Reprenant son sérieux, il me propose le plus sérieusement du monde :

— Par contre, j’aimerais que vous m’accompagniez ce soir, j’ai… Je veux vous voir à mes côtés. Nous irons dîner au « Fouquet’s » si vous voulez, ensuite, on verra…

Je me retourne vers Victor, sans y croire. Ce type me prend pour sa pute, ai-je envie de lui dire. Igor reprend.

— Bien sûr, vous mettrez une robe à Victor, celle qui vous allait si bien, hier. Je passe vous prendre à la boutique… Disons, à dix sept heures, cela vous laisse le temps de vous préparer. Si vous êtes sage, nous passerons place Vendôme pour orner votre magnifique cou. J’aimerais vous faire plaisir pour ce qu’elles vous ont fait à vous et à votre amie. D’ailleurs, vous pouvez lui demander de venir, si elle veut.

— Je… Je ne sais pas, je lui demanderais… Et dix sept heures, c’est trop tôt, elle ne rentre pas avant… Je réfléchis à toute vitesse. Non, elle m’a dit qu’elle rentrerait plus tôt ce soir… Enfin, je ne sais pas, je vais lui demander.

— Bien, je vous laisse, j’ai quelques petites choses à finir… Si vous voulez bien m’excuser, dit-il en se retournant pour téléphoner.

Victor m’entraîne vers la sortie, sans me laisser le temps de me révolter devant ce que je qualifierais de mufle ou goujat. De toute façon, je suis très en colère, ce que je ne cache pas à Victor qui rigole en entendant ces jérémiades. Il trouve tout de même la ressource de monter avec moi à l’appartement. Même s’il n’y a plus de danger, il préfère me tenir compagnie et décide de rencontrer Sandrine, qu’il ne connaît pas encore. Cette fois, la porte est bien fermée, mon amie est déjà là. Après avoir salué Victor que je lui présente, elle nous explique, qu’elle était tellement mal à l’aise, qu’elle a pris son après-midi. Victor et moi, nous lui expliquons la demande du russe, en dédommagement de ce « cambriolage ».

— Au « Fouquet’s » ? Mais je n’ai rien à me mettre, s’affole Sandrine.

Victor lui confirme qu’il nous fournira les robes pour l’occasion, mais, il n’y a rien à faire, elle refuse catégoriquement. Nous ne pouvons pas la faire changer d’avis. Déçu, Victor retourne à la boutique tout en me chargeant de la faire changer d’avis. Mais, connaissant ma copine, je sais que ce n’est pas gagné. J’essaye toutefois de la convaincre, mais sans succès. J’ai tout de même le temps de me préparer pour cette sortie, qui, même si elle m’angoisse un peu, me tente par dessus tout Sandrine m’aide à me préparer, me conseillant pour le maquillage, insistant pour un vert pâle à paupières et un rouge légèrement rosé pour les lèvres. Elle m’aide ensuite pour le choix de mon vernis à ongles. LIRE LA SUITE

L’intégralité du chapitre 3 : Igor et du chapitrte 4 : L’enlèvement, est disponible pour les abonnés de RdF
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