Vengeance arabe par Allan Aldiss Tome 1, 1° partie

Tome 1 : Au pouvoir du prince
lundi 22 septembre 2014
par  Henic
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« La revanche de la barbarie » fut pendant des années un des livres les plus populaires d’Allan Aldiss et les mieux vendus de la littérature érotique. Cependant, il est pour ainsi dire introuvable aujourd’hui et nous le proposons ici avec un titre moins ambigu.
Voici l’histoire de ce qui arriva à Amanda Aston, journaliste de télévision, après qu’elle eut publiquement dénigré à la télévision deux dignitaires moyen-orientaux, rivaux mais au pouvoir : le riche Prince Rashid et l’important Cheik Turki.
Chacun de son côté, tous deux avaient juré de se venger de quelqu’un qu’ils considéraient comme une simple arriviste, de surcroît une infidèle. Le fait qu’elle soit très séduisante rendrait leur vengeance d’autant plus agréable.
Dans le Tome 1, connaissant les pensées des Arabes concernés, offensés mais riches, un moderne marchand d’esclaves égyptien enlève Amanda. Elle est ensuite achetée par le Prince Rashid et envoyée dans son harem aussi somptueux que sortant des habitudes. Horrifiée par ce qui lui est réservé, elle s’échappe. Mais est-ce la réalité ?

1° Partie : Une marchandise
1 - Entrée en scène du Prince Rashid
2 – Une longue lignée de marchands d’esclaves !
3 – Hassan Atala au travail.
4 – L’établissement secret pour esclaves blanches d’Hassan
5 – Le Cheikh Turki ourdit ses plans
6 – Amanda apprend l’amère vérité
7- Inspectée
8- Vendue !
Fin de la première partie

Traduction de l’anglais par Henic

1 - Entrée en scène du Prince Rashid

La jeune femme nubile s’éveille, nue et terrifiée, bâillonnée et les yeux bandés. Alentour, un bateau craque et gémit, et les machines vibrent en-dessous d’elle. Elle s’aperçoit très vite que ses mains sont attachées ensemble et enfermées dans d’épaisses moufles qui lui interdisent l’usage de ses doigts. Son cœur est empli de frayeur tandis qu’elle est étendue là, toute tremblante, se demandant ce qui lui est arrivé et où on l’emmène. Elle n’a aucun moyen de savoir qu’ils naviguent dans une version modernisée des jours où les pirates Barbaresques emmenaient tant de femmes en esclavage en Arabie.
Son Excellence le prince Rashid bin Murad al Salia est assis sur un grand canapé dans le bureau privé de son vaste palais, en train de siroter un jus de fruit glacé, les pensées illuminées par le triomphe. Dehors, dans les jardins de son palais, le soleil brille sur des fontaines et des palmiers et au-delà, la chaleur miroite sur les dunes de sable sans fin…
Il sourit en examinant la photo d’Amanda Aston et son passeport, qui lui a été fourni comme preuve d’identité, et regarde Hassan Atala, le marchand d’esclaves, qui se tient timidement devant lui sur les tapis de grand prix.
« Oui, c’est bien celle qui m’a fait honte et m’a insulté lors d’un entretien télévisé ! Tu as bien travaillé ! »

Le prince est éventé par deux sœurs, ses esclaves chrétiennes libanaises Mauve et Scarlet. Ça le dérange d’autant moins qu’Hassan les voie qu’il les lui a achetées. Le ventre de Scarlet est maintenant superbement incurvé, ce qui cause le plus grand plaisir à son chef eunuque. Hassan s’incline respectueusement, il se frotte les mains en anticipant une bonne affaire. Il toussote, gardant un œil vigilant sur le Prince.
« Votre Grandeur gardera à l’esprit, je crois, que l’enlèvement de cette femme en particulier fut extrêmement difficile et onéreuse. Il m’a fallu attendre qu’elle soit en vacances au bord de la Méditerranée, et faire alors très vite. J’ai dû soudoyer de nombreuses personnes pour qu’elles ne voient rien, de manière qu’elle disparaisse et ne puisse pas être pistée. »
Il s’interrompt et toussote à nouveau, de manière encore plus significative.
« Votre Grandeur a bien conscience que plusieurs autres personnalités Arabes de premier rang ont également été insultées dans son émission de télévision et ont exprimé leur désir de mettre la main sur elle.
— Très bien, Hassan, répond enfin le Prince, tu es un marchand et ton prix va être élevé. Quel est-il ?
— Mais Votre Grandeur, proteste Hassan, c’est encore un peu tôt pour cela ! J’ai juste pensé que votre Grandeur serait intéressée de savoir qu’elle sera bientôt sur le marché – mais pas tout de suite ! En réalité, elle est encore en transit. Je ferai ensuite une vidéo.
— Nous n’avons pas besoin d’attendre cela. Je désire l’acheter maintenant.
— Oh, Votre Grandeur ! S’exclame Hassan avec un geste de désespoir. Il n’y a rien que je désire plus que de vous obliger, mais cela causerait une grave offense à certains de mes plus anciens et plus influents clients. J’ai dû leur promettre qu’elle serait mise aux enchères et vendue au plus offrant. »
Les lèvres du Prince Rashid se pincent et ses sourcils se froncent d’une manière inquiétante tandis qu’Hassan part dans un discours nerveux :
« Le Cheik Turki, par exemple, a exprimé de l’intérêt.
— Ce… Ce parvenu ! »
Le Prince bondit sur ses pieds et arpente la pièce pour maîtriser la colère intérieure qu’il serait humiliant de montrer à ce coquin de mercenaire qui ose le contredire.
— Je suis désolé, Votre Grandeur. Vraiment, je n’avais pas le choix.
— Très bien, Hassan. Je ne suis pas satisfait mais je serai là. Combien penses-tu qu’elle va rapporter ?
— Votre Grandeur, je ferai tout ce que je peux pour vous aider à l’acquérir, mais je dois vous avertir devrait débuter aux alentours d’un quart de million de dollars. »
Le prince Rashid opine nonchalamment.
« Je serai là, Hassan. Plus le prix sera élevé, plus douce sera la vengeance ! »
Hassan s’incline profondément, masquant sa joie intérieure.
« Il y aura de nombreuses autres femmes blanches, Votre Grandeur, y compris un couple particulièrement séduisant et inhabituel – une aristocrate et sa fille – et une paire de deux superbes infirmières blondes norvégiennes. »
Pas de réponse. Le Prince n’est plus intéressé. Il est passé à autre chose. L’entrevue est terminée. Arrivé à la porte, Hassan salue à nouveau. L’affaire est bien engage mais il y a encore de nombreuses choses à traiter.
Le Prince Rashid est très riche et extrêmement influent. Il est un des chefs, d’aucuns disent le chef, de la famille qui dirige Shamur, un émirat géographiquement petit mais très riche qui est devenu ces dernières années un des plus grands producteurs de pétrole du monde. Il est grand, très bien bâti, c’est un bel homme au début de la quarantaine. Son visage est long et mince, avec une petite barbe noire, pointue et soigneusement taillée. Ses yeux noirs sont vifs et bienveillants, intelligents et observateurs, mais ils manifestent également la nature dominante et les aspects de commandement de sa personnalité. Sa voix est agréable mais cependant ferme, typique d’un homme sûr de sa position et de son point de vue. Ses manières charmantes et son sourire courtois, combinés avec son aspect frappant en font un personnage attachant et populaire – y compris parmi les femmes qu’il rencontre lors de ses fréquentes visites en Europe. Il a été en partie élevé en Europe, a beaucoup voyagé en Occident comme ministre du gouvernement de Shamur et a mené de nombreuses et discrètes affaires avec des Européennes et des Américaines.
De retour à Shamur, son vaste et luxueux palais près de la capitale comprend une aile spacieuse consacrée à son harem qui héberge ses trois épouses, une demi-douzaine d’odalisques ou de concubines de longue date et une trentaine de jeunes concubines. Ses épouses sont toutes des princesses des familles dirigeantes de Shamur ou des Etats voisins, et s’il conserve vacante la place de quatrième épouse, c’est pour encourager ses concubines à faire les plus grands efforts pour lui plaire.
Les concubines sont toutes de magnifiques jeunes femmes d’Egypte, du Liban, de Turquie, du Maroc, d’Iran et du Pakistan. Pour que sa promotion au rang d’odalisque soit envisagée, une concubine doit premièrement avoir donné un fils au prince qui, malgré son admiration pour l’Occident, ressent toujours le besoin du chef du désert d’avoir de nombreux fils nés de femmes soigneusement choisies. Quelques-unes des concubines ont été achetées à des marchands. D’autres lui ont été données par d’autres dirigeants arabes en visite ou des associés en affaires. D’autres encore sont des femmes qui lui ont tiré l’œil lors de ses voyages et qui sont entrées volontairement dans son harem en pensant qu’elles y trouveraient une vie de facilité.
Malgré qu’il soit un homme du monde bien éduqué, sophistiqué, qui a beaucoup voyagé, l’attitude du Prince envers les femmes est celle de l’Arabe traditionnel qui les considère avec compassion comme des créatures inférieures qui doivent être protégées contre leur propre nature passionnée et dont l’objet dans le vie consiste seulement à procurer du plaisir aux hommes et à être les mères de leurs fils. Jusqu’à présent, le Prince n’a pas envisagé sérieusement l’idée d’avoir une concubine européenne, malgré nombre d’offres attirantes qu’Hassan lui a faites ces dernières années.
Cependant, Amanda Aston est une autre affaire.
Elle l’a traité de despote impitoyable. Il est certes un despote, mais plutôt bienveillant et qui prend à cœur le bien-être de son peuple, injecte des fonds dans les écoles, les hôpitaux et les routes.
Elle l’a appelé « méprisable coureur de jupons » et « agresseur de femmes », ce qu’il ne pense pas être. Il ne voit rien d’anormal à dénier à ses femmes le droit de quitter son harem, ou d’écrire ou de parler à d’autres hommes, ou même de voir un autre homme de près. Il considère comme parfaitement normal que les femmes emmurées dans le harem d’un homme riche adorent et vénèrent leur Maître et n’aiment qu’un seul homme, tandis qu’un homme peut être intéressé, et même aimer, un grand nombre de femmes en même temps.
Elle a dit d’autres choses dédaigneuses et a utilisé son émission de télévision pour l’humilier, de manière déloyale et en public. Elle mérite d’être punie. Elle mérite également d’être réduite au silence, parce que ses paroles sont empoisonnées.
Oh oui, il est à l’évidence de son devoir d’acquérir, d’humilier et de punir cette jeune femme pour ce qu’elle a dit de lui et pire, à propos de l’Islam : il en retirera beaucoup de mérite. Le fait qu’elle soit splendide devrait, il faut l’admettre, ajouter au plaisir !

L’intégralité de cette 1° partie illustré de nombreux dessins est disponible pour les abonnésde RdF.

Vengeance arabe Tome 1 - 2° partie
Vengeance arabe Tome 1 - 3° partie
Vengeance arabe - Tome 2 - 4° et 5° partie
Vengeance arabe - Tome 2 - 6° partie
Vengeance arabe - Tome 2 - 7° partie






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