Le blockhaus
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C’était un jour d’août. La chaleur était suffocante et lourde. Si lourde que sur la route le bitume se liquéfiait par endroits jusqu’à devenir gluant, glissant. Dans la voiture, la sueur coulait sans interruption le long de mon dos, et la robe légère que Christèle m’avait choisie _mon unique vêtement ! _ collait depuis le début du trajet à ma peau, à mon ventre, à mes cuisses. Nous allions au bord de la mer, quelque part entre Pornic et La Baule, et le grand sourire qu’arborait Christèle en conduisant confirmait sans cesse mes soupçons : une nouvelle fois, elle me préparait quelque chose, un de ces scénarios excitants dont elle avait le secret, et qui étaient maintenant devenus le moteur de toute notre relation. Cette relation qui faisait de moi sa soumise obéissante et d’elle ma maîtresse, pour notre plus belle et plus voluptueuse complicité.
Quand enfin la voiture s’arrêta, le vent fit d’emblée comme une délivrance sur mon corps moite, qu’il lécha et sécha en quelques poignées de secondes, atténuant à peine la sensation de brûlure produite par le soleil qui mordait maintenant à pleines dents, et à chaque instant, le blanc de mes bras, de mes épaules et de mes mollets.
Tout de suite, Christèle me prit par la main, et sans aucune hésitation, elle m’entraîna vers la plage où nous marchâmes pendant de longues minutes, échangeant parfois quelques mots sans importance sur la beauté de ce ciel sans nuage, de cette mer calme à peine ourlée de quelques vagues, et bien sûr aussi de tous ces corps d’hommes et de femmes qui s’égayaient autour de nous en s’éparpillant sur la grève.
Sans presque m’en rendre compte, nous avions quitté la plage et son sable fin pour nous retrouver sur un sentier rocailleux, moins fréquenté, qui serpentait le long du rivage, tantôt entre les pins, tantôt à découvert entre les rochers. Après encore quelques minutes, nous nous retrouvâmes au pied d’un édifice en béton, blockhaus isolé où nous entrâmes par une porte dérobée, après avoir escaladé, plutôt que monté, tant elles étaient altérées par le temps, les marches qui y menaient. Après la chaleur de l’extérieur, la fraîcheur apaisante de la pièce où nous nous trouvâmes fut une bénédiction. Très vite, j’oubliai l’odeur d’urine et de moisissure qui embaumait la pièce. Christèle sortit un petite bouteille d’eau de son sac de plage et m’offrit à boire. Je la sentais très câline, et je lisais dans ses yeux, malgré la relative pénombre, une perversité troublante qui m’enchantait. Pendant que j’étanchais ma soif, elle vint alors dans mon dos, collant son bas-ventre contre mes fesses, saisissant mes seins dans ses deux mains, et m’embrassant tendrement dans le cou où elle vint lécher les quelques gouttes d’eau échappées de la bouteille. J’étais déjà brûlante, moi aussi, le ventre tordu de désir. Un doigt plongé entre mes cuisses me fit presque défaillir.
Quelques poignées de secondes plus tard, sans même avoir eu le temps de comprendre ce qui m’arrivait, Christèle avait ôté ma robe, qu’elle fourra dans son sac pour éviter de la salir. Je fus à peine surprise, ensuite, lorsqu’elle en sortit une paire de menottes qu’elle attacha à mes poignées tandis qu’elle continuait, collée contre moi, à m’embrasser fiévreusement dans le cou. À vrai dire, ces menottes étaient maintenant tellement entrées dans mes habitudes que je ne pouvais même plus compter les fois où je les avais enfilées. Je ne réagis pas plus lorsqu’à l’aide d’un petit cadenas, elle relia les menottes à un anneau que j’avais remarqué assez vite, et qui était scellé au beau milieu du mur, à mi-hauteur. Christèle sortit alors son appareil photo et entreprit de me photographier sous tous les angles. Tout cela m’émoustillait au plus haut point. Christèle le savait bien. Elle put d’ailleurs le vérifier, me fouillant plusieurs fois le sexe d’un doigt qu’elle porta chaque fois à ma bouche. J’étais aux anges.
Je ne m’attendais pas du tout, par contre, à ce qui se passa par la suite. Tout en me sentant profondément confuse, voire un peu gênée, je n’en fus pas moins plongée dans une excitation aussi brutale qu’elle était irrépréssible. Christèle rangea d’abord son appareil photo, puis ressortit ma robe de son sac, qu’elle accrocha à une sorte de patère que je ne pouvais atteindre de là où j’étais. Puis elle revint vers moi et me bâillonna sans ménagement à l’aide d’un bâillon-boule. Au regard d’incompréhension que je lui lançai alors, elle répliqua simplement :
“Ah oui, j’ai oublié de te dire : je n’ai pas en ma possession la clé du cadenas. Je l’ai envoyée par le courrier il y a deux jours à un homme que tu ne connais pas, et qui ne doit pas se trouver loin d’ici en ce moment. D’ailleurs, il ne va pas tarder. Tout ce que tu as à faire, c’est le laisser te baiser et tout se passera bien. N’essaie pas de te débattre, ou il pourrait te planter là, dans cette tenue, avec une bonne fessée en prime. Si tu te laisses faire, il te redonnera la clé sans problème. Pour les détails techniques, ne t’inquiète pas, j’ai bien sûr pensé à tout : j’ai laissé dans la poche de ta robe un préservatif, ainsi que la clé des menottes. J’ai également ajouté un petit tube de lubrifiant, mais là, je ne crois pas que tu en auras besoin. Alors amuse-toi bien ! Je
t’attendrai dans la voiture. À tout à l’heure !”
Elle déposa alors dans ma nuque un dernier baiser, puis quitta les lieux avec une rapidité et une décontraction déconcertantes. Elle paraissait très satisfaite de ce petit scénario qu’elle avait concocté et qu’elle réalisait maintenant sur moi. Cela me rassura, car visiblement elle n’était inquiète d’aucune façon. Juste très heureuse. Et, certainement aussi, très excitée. Très vite, le bruit de ses pas se fit indistinct, et bientôt il n’y eut plus que le fracas des vagues et le rire des mouettes pour me tenir compagnie. Alors un épais sentiment de panique me submergea. À quelques mètres de moi, ma robe légère et malicieuse flottait au vent, narguant subrepticement cette nudité qui était la mienne et que je ne pouvais cacher. J’essayai en vain de tirer sur l’anneau, mais celui-ci était si solidement scellé dans le mur que je compris bien vite qu’il était inutile d’insister. J’étais prise au piège. Paradoxalement, cela me rendit plus calme, plus docile, aussi. Petit à petit, l’excitation reprit le dessus sur l’angoisse, car oui, il n’y avait plus pour moi qu’à attendre et subir la suite des événements, avec simplement l’espoir maintenant que l’attente ne fût pas trop insupportable.
Elle ne le fut pas, heureusement pour moi. Au bout de quelques minutes, une dizaine tout au plus, un homme seul se présenta en effet dans l’embrasure de la porte. Cette présence subite me surprit, car je n’avais auparavant entendu aucun bruit particulier pour l’annoncer. Mon premier réflexe, on s’en doute, fut donc de me soustraire tant bien que mal à sa vue pour cacher du mieux que je le pouvais l’état de nudité totale dans lequel je me trouvais. Du fait du contre-jour, il me fut difficile également de voir à qui j’avais affaire. Visiblement, il s’agissait d’un homme assez jeune, vingt ans peut-être, à la peau matte, qui ne portait rien d’autre qu’un caleçon de bain. Très vite, comme pour me rassurer sur la raison de sa présence, il agita au bout d’une cordelette la précieuse clé, synonyme autant pour moi de libération prochaine que de soumission sexuelle envers celui qui la détenait.
“Maintenant que tu sais pourquoi je suis là, tu fais ce que je te dis et je te rends la clé. C’est bien compris ?”
Un simple hochement de tête de ma part suffit pour l’encourager à continuer.
“Bien. Alors contente-toi d’appuyer les mains sur le mur et de cambrer bien haut les fesses. Je dois pouvoir voir ton sexe d’où je suis sans avoir à me pencher.”
Je dus répondre comme il fallait à sa demande, car il se contenta ensuite de pousser un petit sifflement approbateur qui me mit tout de suite à l’aise. Il chercha ensuite le préservatif que Christèle avait laissé dans ma poche à son intention, puis très vite, il se présenta contre mes fesses, nu déjà et le sexe bien bandé.
Alors il passa sa main entre mes cuisses, écartant mes lèvres pour finalement ajuster sa verge contre ma vulve. Puis il me pénétra, lentement, tout en douceur, caressant ma croupe, effleurant le creux de mon dos, soupesant mes seins. Peu à peu, je me laissai convaincre par cette douceur qui m’apaisait. J’étais maintenant suffisamment détendue, en confiance, pour me remettre à mouiller, ce à quoi l’homme répondit par des mouvements plus appuyés, un rythme plus soutenu que j’encourageai moi-même en ondulant des hanches, et en serrant par à-coups mon vagin pour mieux l’accueillir en moi. Au bout de quelques minutes, je sentis qu’il se crispait, se laissant submerger progressivement par l’orgasme. Enfin, après quelques ultimes va et vient, son sexe se recroquevilla jusqu’à sortir finalement complètement de moi.
Quelques instants plus tard, il avait remonté son caleçon, me tendant la clé promise avec un air satisfait, toujours très doux.
“C’était très bien. Tu pourras dire à Christèle qu’elle peut me rappeler quand elle veut”. Puis, avant de partir, il ajouta simplement : “Comme convenu avec elle, je t’ai amené un petit sac plastique. J’y ai laissé le préservatif. Le sac te servira également pour ranger le bâillon et les menottes... Voilà ! Alors, peut-être à bientôt !”
Presque aussitôt après avoir prononcé ces mots, il disparut, quittant le blockhaus aussi silencieusement qu’il y était entré à peine quelques minutes plus tôt. J’eus bientôt l’impression étrange, relayée par le refrain lancinant des mouettes et des vagues, que tout ce qui venait d’arriver n’avait été qu’un rêve, et qu’il ne s’était réellement rien passé. Il me fallut sans doute quelques secondes alors pour me sortir de ma torpeur. Puis très vite, la peur d’être surprise dans cette tenue redevint plus forte.
Je me détachai donc, ouvrant tour à tour le cadenas et les menottes, puis retirant le bâillon qui commençait à me faire mal. Quelques instants plus tard, j’étais devant l’entrée du blockhaus, à nouveau en robe, saisie par la chaude lumière du soleil qui me rappelait d’un coup au monde du dehors, et tenant à la main un banal sac en plastique dans lequel je gardais mon secret. Je quittai les lieux d’un pas vif, et rapidement le blockhaus se retrouva hors de ma vue, caché par les dunes, visible uniquement quand je fermais les yeux. Sur la plage, les baigneurs ne semblaient pas avoir bougé depuis la dernière fois où je les avais vus, ce qui accentua encore sensiblement cette sensation d’irréalité dans laquelle j’évoluais depuis quelques minutes.
En arrivant à la voiture, Christèle m’accueillit avec son plus radieux sourire. Elle ne put s’empêcher, malgré la présence de badauds, de m’embrasser tendrement sur la bouche dés que je fus installée à son côté. “J’ai très envie de toi !” dit-elle simplement. Puis sans rien ajouter d’autre elle mit le contact et démarra, passant régulièrement la main sur mon genou. Je me sentais heureuse.
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