La vie de 69 - Le temps d’après
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Les « soirées » commencent toujours par des apéritifs servis au salon et je suis exposée au milieu de la pièce, aux yeux de tous. Un de ces soirs, mon maître a trouvé une manière de m’exposer à la fois dégradante et douloureuse et depuis il me prépare toujours de cette manière. Je dois attendre agenouillée, mes genoux sont éloignés, les cuisses bien écartées, la tête humblement penchée vers l’avant en signe de soumission, la bouche ouverte, langue pendante, parfois même tendue par une petite chaîne ou pire encore, enserrée entre deux tiges de bois.
Je dois poser mon anus sur sur un gode conique dont la base est trop épaisse pour entièrement s’enfoncer en moi mais dont le haut, en forme de monstrueux pénis, se loge dans mes entrailles. Mon sphincter en permanence écarté devient rapidement une source de douleur permanente et sourde. De temps à autre, je me soulève pour m’extraire et réduire la tension qui s’exerce sur les parois de mon anus mais, immanquablement, je m’empale à nouveau sous le poids de mon corps. Sous moi, le sol est recouvert d’un miroir qui permet de réfléchir mon entrejambe grotesque, mon cul écartelé. Le miroir est vite taché de ma salive surtout lorsque ma langue est coincée dans les deux bâtons en bois serrés par des écrous que mon Maître appelle « la machine à baver ». Parfois, comme pour souligner ma dégradation, il recueille la bave refroidie sur le sol pour l’enduire entre mes cuisses ou sur mon visage. Je suis réduite à un torchon, un objet, fatiguée par le pal, humiliée devant tous...
Dans ces moments où j’attends douloureusement, les yeux bandés ou couverte d’une cagoule, je suis heureuse d’avoir suffisamment mal pour ne pas penser. Car dans ma nuit personnelle, mon cerveau ne sait produire que des images sombres et tristes. Je préfère ne pas penser, la douleur m’en empêche, je suis alors entièrement aux mains de mes bourreaux, je les écoute et les satisfais de tout mon corps. J’offre tout, sauf mon visage. Malgré les réclamations des divers usagers de mon corps offert de la sorte, mon Maître n’a jamais cédé : il n’a jamais montré mon visage à un autre que lui-même. Il sera le seul à me voir souffrir. Pour les autres, je ne serais qu’un objet pour leurs jeux cruels, qu’un trou pour le plaisir des invités.
Ces soirées sont devenues une sorte de compétition de la douleur, comme si les convives, souvent les mêmes, se passaient le mot pour me faire souffrir. LIRE LA SUITE
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