La décision de Clara

La Dalmatienne
mardi 1er septembre 2020
par  Christine Arven
popularité : 1%
5 votes

Une première mouture de ce texte a déjà fait l’objet d’une publication sur RdF en février 2006 sous le titre « Avant-scène » mais je l’ai retravaillé et étoffé.
Il s’insère dans une série de récits « La Dalmatienne ». (Le premier opus de ce récit a été publié sous le titre « Humiliation », également en vente sur Amazon.)

A peine franchi le seuil de l’appartement, sans préliminaires ni même un bonjour, Arnaud lui a demandé de se déshabiller entièrement et de prendre place au centre de la pièce. Un nœud d’angoisse a brièvement étreint le ventre de Clara mais, docilement, elle s’est défait de sa robe, de ses sous-vêtements et a tendu, yeux baissés, ses bras devant elle afin qu’il les attache. Elle aurait aimé, c’est sûr, qu’ils prennent un peu plus de temps avant d’entrer de manière si abrupte dans ce jeu qu’ils affectionnent tant tous les deux. Mais finalement, quelle importance ? Elle n’est pas venue pour qu’Arnaud lui conte fleurette comme s’ils étaient deux amants ordinaires qui se retrouvent. Elle est là pour d’autres plaisirs plus sauvages, plus rudes. Mais tellement plus jouissifs ! Consentante et impatiente, elle est venue se livrer à son Maître à qui elle appartient tout entière.
Elle est maintenant devant lui attachée nue à la poutre du plafond. Ses bras sont relevés haut au-dessus de sa tête et ses poignets, étroitement liés par d’épaisses sangles, sont suspendus au crochet solidement rivé dans le bois. Arnaud a également fixé entre ses chevilles une barre d’écartement en acier rutilante qui l’oblige à garder l’arc de ses jambes largement ouvert. Il se dit qu’à être ainsi étirée en équilibre précaire, la pointe de ses pieds touchant à peine le sol, ses épaules, dans un moment, vont la faire souffrir. De temps en temps, il voit son corps osciller d’avant en arrière. Il devine à la crispation de sa bouche toute la difficulté qu’elle a à se maintenir stable et à reprendre sa posture. Un bref instant, un sentiment diffus de pitié le transperce à la faire ainsi souffrir. A être si dur avec elle alors que tout le pousse à la tendresse.
Un regret vite oublié. Il sait qu’elle ne lui pardonnerait pas cette faiblesse.
Lentement, il la contourne se repaissant du corps plantureux de sa soumise que, dans un moment, il va martyriser. N’est-elle pas venue chez lui pour cela ? S’abandonner aux désirs de son Maître pour qu’il use d’elle comme bon lui semble ! Etrange amour que le leur qui mêle inextricablement violence et tendresse, douleur et jouissance ! Chaque fois, après son départ, il se demande si elle va revenir. Si un jour, elle n’en aura pas assez de cette violence qu’il lui inflige. Vaine inquiétude… Ce qu’ils vivent est devenu aussi indispensable pour elle que pour lui. Comme une drogue dont on ne peut plus se passer. Chaque fois, se séparer est pour eux de plus en plus difficile. Un jour, il en a la certitude, il ne la laissera plus partir et la gardera auprès de lui. Clara deviendra alors véritablement Nickie sa chienne adorée sur laquelle il veillera jalousement.
Elle est si belle dans son abandon la tête légèrement inclinée en avant, paupières baissées sur son regard qu’il pressent déjà voilé de désir. Les yeux d’Arnaud se posent sur ses seins, aux galbes émouvants, étirés vers le haut qui palpitent au rythme de sa respiration précipitée. Puis son regard, descend le long de son ventre à l’opulente rondeur si délectable, effleure le sillon de son sexe glabre où apparaît, à peine dissimulé par ses lèvres, le bourgeon de son clitoris.
Elle a peur, il le sait. Mais il sait aussi qu’elle aime cette frayeur qui la tenaille et l’oppresse. Elle est la messagère de la jouissance à venir qui va l’emporter.
Elle ne lui refusera rien. Elle ne peut rien lui refuser. Elle n’a plus assez de volonté en elle. Toute sa volonté, elle la lui a donnée quand elle a franchi la porte de l’appartement. Il en est maintenant le dépositaire.
Elle a peur. Et pourtant, elle est là. Silencieuse. Consentante. Déterminée à le suivre où il voudra l’emmener. Résolue à subir ce qu’il va lui infliger qu’elle attend comme une délivrance aux désirs brûlants qui l’étreignent.
Arnaud s’avance vers Clara qui tressaille à son approche. Comme une vague qui la parcourt de la tête aux pieds. De la main, il explore le corps nu à la peau si douce encore indemne de toutes traces de sa soumise. Tendrement. Avec une infinie douceur. Elle gémit doucement sous la caresse. Se tend imperceptiblement vers lui. Un léger sourire sur ses lèvres. Heureuse d’être là.
Elle est si magnifique ainsi offerte avec sa peur à peine apprivoisée. De quoi a-t-elle réellement envie ? Quels sont ses désirs ? Difficile de le savoir tant ceux-ci sont emmêlés en elle. Elle-même le sait-elle, d’ailleurs ? Arnaud n’a pas encore vraiment réussi à percer son mystère, ce qui le fait enrager. Mais elle revient chaque fois à lui confiante et sereine endurer les assauts de sa domination même si l’angoisse lui noue le ventre. Même si elle doit faire taire sa fierté. Lui ne veut pas la décevoir.
Sa main se fait plus insistante, commence à pétrir plus fermement le corps abandonné.
Le calme avant la tempête.
Elle le sait.
La tendresse avant la violence.
Il sait qu’elle aime cela. Cette alternance qui la rend si faible. Elle frémit quand il englobe dans la paume de ses mains ses seins lourds. Il les soulève et les soupèse avant d’en pincer délicatement les mamelons qui immédiatement durcissent sous ses doigts et s’érigent fièrement. Un geste doux mais annonciateur de la souffrance à venir.
Elle le sait.
Insensiblement, Arnaud affermit sa prise. Ses doigts se font étau. Il serre. De plus en plus fort. Il voit son visage se crisper et ses lèvres se pincer. Sa respiration s’accélère. Mais elle ne dit toujours rien. Le laisse faire ! Les yeux fermés, concentrée sur cette douleur naissante qui irradie dans ses seins et se propage à la vitesse de la lumière le long de son ventre. Cette souffrance qui allume un brasier au fond de son corps. Il serre de plus en plus fort. Sous ses doigts, il fait rouler les fragiles tétons. Sans brutalité mais sans aucune douceur non plus. Elle n’est pas là pour ça ! Ce n’est pas cela que Clara attend de lui ! Il serre davantage encore. Jusqu’à ce qu’enfin une première plainte lui échappe. Alors seulement, il la lâche.
Heureux de l’avoir entendue.
Précipitamment, il pose sa bouche sur les mamelons qu’il vient d’éveiller. Il les saisit tendrement entre ses lèvres. Les apaise à petits coups de langue humide. Le gémissement de Clara devient ronronnement. Il tête ses seins. Les aspire entre ses lèvres bien resserrées. Les mordille doucement alors qu’une tentation brutale d’y planter ses dents l’envahit soudain.
Douce torture qu’il lui inflige à la faire languir.
Douce torture qu’il s’inflige à refréner son envie de la mordre.
Il sait le désir qu’ainsi il fait naître. Il sait qu’elle pourrait, s’il continuait, jouir de la seule caresse de ses lèvres sur ses seins. Pas encore ! Il ne le veut pas encore. La jouissance sera pour plus tard. Peut-être… ou peut-être pas ! En tout cas, quand il le décidera ! Il la veut ainsi à la crête du désir. Les sens exacerbés par l’attente. Il la veut suppliante. L’implorant de la délivrer de son besoin de jouir. A se traîner à ses pieds pour en être libérée. Il la veut chienne à ses ordres.
Sa main s’égare au sein de son entrejambes. Il sourit de satisfaction quand il y trouve la chaude moiteur qui suinte de son vagin et mouille ses nymphes. Son index appuie sur son clitoris qui durcit et gonfle.
Tout le corps de Clara frémit sous la caresse conjuguée des lèvres d’Arnaud sur ses seins et de ses doigts inquisiteurs sur son sexe. Le plaisir monte en elle en un flux inexorable. « Qu’il ne s’arrête pas, songe-t-elle les sens en feu, surtout qu’il n’arrête pas ! ». Elle est au bord de la jouissance, étonnée que son Maître la lui octroie aussi vite. Prête à s’envoler.
Il se recule. La lâche. Il sait sa frustration. Il la regarde se tordre dans ses liens à la recherche vaine du plaisir qu’il vient de lui refuser.
Mais elle ne se plaint pas, bien sûr. Juste un petit cri de dépit qui le ravit.
Il lui ordonne d’ouvrir les yeux. Dans son regard, un éclat de peur quand elle le voit saisir l’épaisse chaîne en croix aux larges maillons. Chacune des cinq branches de la chaîne, reliées entre elles par un anneau, sont dotées à leur extrémité d’une pince croco dont ils connaissent tous deux la férocité. Une pour chacun de ses tétons, deux autres pour ses lèvres, la cinquième, la plus cruelle, pour son clitoris.
Seul un soupir échappe à Clara.
De résignation devant l’inévitable. Peut-être ? De crainte. Sans doute ! D’impatience. Sûrement !
Tant de sensations mélangées.
Elle-même ne sait plus très bien les différencier. De nouveau, il saisit un de ses tétons entre son index et son pouce. Le droit pour commencer.
« Ouvre les yeux. Je veux que tu regardes ce que je vais te faire ! » lui ordonne-t-il en étirant le mamelon. LIRE LA SUITE


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Commentaires

Logo de Henic
mercredi 2 septembre 2020 à 07h53 - par  Henic

Après avoir lu les deux épisodes publiés, je me demande si celui-ci ne devrait pas être chronologiquement le premier : il y a des choses que l’on ne peut faire avant d’en avoir expressément décidé. Mais on peut sans doute en discuter à l’envi et la décision en revient à Christine.
Les lecteurs assidus de Rêves de Femme savent que j’apprécie beaucoup l’écriture de Christine, certes pour le style lui-même, mais surtout du fait de l’approche psychologique de ses personnages, qui leur donne une véritable épaisseur humaine et pas seulement des rôles de marionnettes que l’on constate dans ce nombreuses histoires de soumission, parfois jusqu’à la caricature.
Arnaud et Clara ont cette épaisseur et cela donne au récit une profondeur inhabituelle dans le genre. Merci Christine !