Soumission à Seattle
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4. Première séance
Dimanche matin, Cole se réveille comme d’habitude à sept heures et regarde par la fenêtre les grands sapins qui cachent sa maison aux voisins. Comme la mousson d’automne est absente aujourd’hui, il décide de s’adonner à l’une de ses activités préférées du dimanche matin. Vêtu d’un survêtement noir, il va au Starbuck’s le plus proche pour y prendre un grand Café Mocha. Il passe devant le bâtiment recouvert de verre réfléchissant où il loue un petit bureau. Puis, appréciant la faible circulation du dimanche matin, il traverse le pont flottant sur le lac Washington et continue sur l’Interstate Five vers Green Lake. Il finit sa boisson au café en arrivant, il se gare et commence à trottiner sous un ciel gris clair, sur le chemin asphalté de trois kilomètres qui entoure le lac. Tout en regardant passivement les joggeuses, il réfléchit à sa situation.
Son divorce remonte à douze ans, ce fut douloureux, même si c’était parfaitement sensé. Sa femme avait raison : ils n’étaient pas du tout faits l’un pour l’autre. Se battre constamment pour le contrôle n’est pas une façon de vivre. Il lui avait fallu deux ans pour se remettre sur pied émotionnellement et financièrement. Puis il y eut un moment décevant de rendez-vous vanilles. Il ne compte pas le nombre de fois où les femmes ont perdu tout intérêt quand elles découvraient que sa forme préférée de jeu sexuel était quelque chose qu’elles considéraient comme perverse. Sa découverte de la scène SM organisée débuta une période importante d’expérimentation et de croissance personnelle.
Seattle a une active communauté cuir pansexuelle. Des organisations coquines se créent et se dissolvent régulièrement. Elles ont toutes la même devise : « Sûr, sain et consensuel ». Pour Cole, le concept de SM comme une forme de jeu sain est venu comme une révélation.
Les grandes parties de jeux pansexuels au manoir furent une incroyable expérience et un excellent endroit pour apprendre. Ses nouveaux amis lui dirent qu’il est quelqu’un qui s’appelle un Top, l’étiquette appliquée au partenaire actif dans le jeu SM. Il s’avéra qu’il avait une réelle aptitude à diriger, et il apprit beaucoup des Gouines-cuir qui furent heureuses de lui enseigner leur marque hautement éthique de SM consensuel et presque spirituel. Même les Dominas professionnelles, qui sont si influentes dans la scène, semblèrent l’accepter. Il décida finalement que, même si le jeu SM était très amusant et très stimulant à sa manière, ce n’était pas tout à fait ce qu’il cherchait.
Au moment où il fut prêt à passer à autre chose, il savait qu’il était plus Dom que Top. C’est très amusant de donner une fessée ou de fouetter une partenaire de jeu volontaire, mais c’est encore plus intense lorsqu’elle se soumet à tout ce qu’il souhaite.
Il aime le terme de « playmate ». Cela semble un peu plus joyeux et un peu moins formel que « partenaire de jeu ». Il joue parce qu’il aime ça, pas parce qu’il est poussé par un démon intérieur. Prendre le rôle dominant dans le sexe l’excite aux niveaux les plus profonds. Apparemment, il est simplement câblé de cette façon. Les rares occasions où il essaya d’être sexuellement soumis, furent une complète perte de temps. Un bon massage aurait été mieux.
Il développa des amitiés avec d’autres hommes dominants et apprit d’eux ce qu’il pouvait. Beaucoup de dominants utilisent des noms comme Maître Joe ou Monsieur Harry. Cole ne s’est jamais donné de titre, bien que ses camarades de jeu soumises l’appellent Maître si cela les allume et améliore leur sentiment de soumission.
Il sut tout de suite qu’il trouvait certains dominants répugnants. Ce sont ceux qui parlent mal de leurs partenaires féminines et semblent avoir peu le souci pour leur bien-être. Il les appelle « ego-Doms ». Certains d’entre eux sont fans des romans GOR de John Norman, qui dépeint une planète où la plupart des femmes sont achetées et vendues comme esclaves. Pour être juste, cependant, il a rencontré des couples qui semblaient avoir construit des relations D/s confortables basées sur les principes « goréens ». L’incroyable variété des relations perverses fut une source sans fin de fascination pour lui.
À cette époque, Cole cessa d’utiliser les initiales SM pour décrire ce qu’il faisait. Un nouveau terme fut inventé sur Internet : BDSM. C’est un acronyme artificiel qui incorpore Bondage et Discipline, Domination et Soumission, Sadisme et Masochisme. C’est un terme souple pour un mode de vie souple. Puisqu’il était engagé dans toutes les activités incluses, cela lui sembla être le parfait label.
Il a toujours été curieux des influences qui font qu’une personne apprécie le BDSM, c’est donc souvent son sujet de conversation préféré. Il n’a jamais été capable de comprendre pourquoi il s’était lui-même engagé sur cette voie. Il n’a aucun antécédent d’abus ni de négligence. Ses premiers souvenirs de fantasmes sexuels, vers l’âge de dix ans, sont un désir d’attacher la petite fille aux cheveux bruns de la rue. Il n’était pas vraiment sûr de ce qu’il lui ferait ensuite, mais il avait vu des femmes ligotées à la télévision à plusieurs reprises et savait que c’était terriblement excitant.
Pendant les trois dernières années, depuis qu’il s’est détourné de la scène locale et des publicités sur Internet, il bénéficie du compagnonnage de plus de femmes érotiques qu’il ne l’avait jamais rêvé possible. Il respecte chaque femme avec laquelle il joue et il apprend quelque chose de chacune d’elles. Il est toujours en contact avec plusieurs de ses anciennes camarades de jeu et s’est séparé bons termes de celles qu’il ne voit plus. Curieusement, il se considère lui-même comme féministe et, à l’occasion, utilise son influence pour aider les femmes à avancer dans la profession qu’il exerce.
La seule chose qui manque à Cole est une partenaire permanente à lui. La maison semble parfois si vide pendant les longs hivers du nord-ouest. Il se demande si Monica sera la bonne.
En passant sur des feuilles mortes, il remarque que les femmes qui font du jogging ne semblent pas aussi attirantes aujourd’hui. Aucune d’elles n’a sa sexualité brûlante qui est le produit de son intelligence et de sa soumission.
« D’accord, peut-être que son corps délicieux a aussi quelque chose à faire avec ça », pense-t-il avec un large sourire.
Lundi, Monica lui envoie un courriel indiquant qu’elle désire vraiment poursuivre leur relation. Elle le signe : « Votre soumise, Monica ». Il répond par un courriel contenant les laconiques instructions suivantes :
« Arrive chez moi à sept heures trente exactement vendredi soir. Tu seras punie en cas de retard. Sois prête à passer la nuit. Les vêtements que tu porteras n’ont pas d’importance. Mange avant de venir. Attends-toi à être utilisée sexuellement si je trouve ton comportement acceptable. Apporte les résultats de tes tests MST. Tu n’es pas autorisée à avoir un orgasme jusqu’à notre rencontre. » LIRE LA SUITE
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