Tea-Time
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C’est l’heure du thé et les femmes font salon.
Je suis arrivé à l’heure prescrite et Madame m’a ouvert. J’ai entendu les voix, toutes proches, et j’ai balbutié des excuses. J’avais dû me tromper de jour, ou d’heure… Madame a souri, m’a tiré par le bras et fermé derrière moi. Elle m’a conduit au salon, me poussant discrètement d’un doigt pointé dans mes reins.
Trois femmes sont là, qui interrompent leur conversation en me voyant. Deux sont assises dans le canapé de cuir noir, l’une en âge d’être grand-mère, l’autre qui pourrait être sa petite fille. La troisième, une petite quarantaine, se balance doucement dans un rocking-chair. Reste, vide, le fauteuil de Madame. Pas une chaise alentour où je puisse m’asseoir…
« Notre homme », a annoncé Madame, derrière moi.
Elle s’est collée dans mon dos, a passé ses bras sous les miens et a saisi la boucle de ma ceinture. Juste le temps d’entendre le zip de ma braguette, j’ai senti mon pantalon tomber sur mes chevilles et j’ai frissonné des pieds à la tête.
« Bel homme ! », s’esclaffe la plus âgée des femmes, provoquant le rire des autres.
Madame m’avait promis. Mon rêve est devenu réalité.
Mais c’est un cauchemar !
Je ne sais où mettre mes mains ni où poser les yeux. Je suis planté là, devant trois inconnues, le pantalon en tire-bouchon, les jambes gainées de bas-couture, des jarretelles tendues sur les cuisses et un string de soie ridicule d’où sortent mes couilles, de chaque côté de l’entrejambe !
Et Madame qui s’en va !...
« Ne bouge pas, dit-elle, je vais chercher ce qui te manque »
Je suis tétanisé, pris d’une folle envie de fuir et incapable d’esquisser un geste. J’essaie de regarder le vide, mais le vide, tel un miroir, me renvoie mon image. Je finis par croiser les regards posés sur moi, et frissonne à nouveau. Celui de la « grand-mère » m’adresse comme un sourire, mi-narquois, mi-maternel. La jeune fille est bouche bée et ses yeux courent de bas en haut, fixant mes couilles au milieu des jarretelles puis remontant vers la moitié plus ordinairement masculine de ma silhouette. La dernière femme, penchée en avant pour mieux me scruter, m’offre une vue sur ses gros seins, par le décolleté largement échancré de son chemisier.
« Et maintenant, on peut voir le haut ? », demande-t-elle, visiblement impatiente.
Je l’ai entendu dans un brouillard et ne réagis pas.
À cet instant, Madame revient, lève le bas de mon veston et me claque sèchement les fesses.
« Tu es sourde ? », crie-t-elle en m’arrachant ma veste.
Le féminin me glace. Madame achève de déboutonner ma chemise et pose à mes pieds une paire d’escarpins noirs à talons aiguille.
« Enfile ça et tu seras parfaite… Une vraie petite pute ! »
".... de luxe », ricane la femme du rocking-chair, « de luxe, parce qu’à part le string, les dessous sont plutôt raffinés, non ?... C’est sa tenue habituelle ou c’est juste pour nous faire une jolie surprise ? »
« Pute un jour, pute toujours ! », répond Madame en me tenant le bras pour que je puisse chausser les escarpins.
Et toutes se mettent à rire…
Quand je suis enfin perché sur mes hauts talons, Madame me fait face, me sourit, me glisse un baiser du bout des lèvres et, d’un geste sec, descend mon string à mi-cuisses.
Puis, me laissant ainsi, elle va s’asseoir à son tour.
Je sens la gêne m’envahir. Et la honte avec elle.
Je songe à qui j’étais, il n’y a qu’un quart d’heure... ce monsieur tout le monde lisant son journal à la terrasse d’un bar, juste en bas, à deux pas.
Et je suis là, en équilibre instable devant quatre femmes, quatre paires d’yeux braqués sur moi.
Moi en soutien-gorge, poils de poitrine frisant entre les bonnets. Moi en porte-jarretelles, poils de jambe lissés par les bas fins. Moi, les parties à l’air, devant quatre dames sagement habillées !
Ma bite est molle, sûrement plus petite que la moyenne.
Mes couilles pendent entre mes cuisses entrouvertes.
Le silence, autour de moi, m’accable…
Je regarde Madame, implorant sans doute un geste, un mot, qui me rende un peu de dignité, m’épargne le gouffre où je me sens glisser. Elle se contente de me sourire et s’éloigne encore parce que « l’eau est en train de bouillir et que le thé ne doit pas attendre ».
Alors que moi, bien sûr…
J’essaie de m’égarer, m’accroche aux bruits de la cuisine, et à ceux qui proviennent assourdis du dehors, pour retrouver quelques repères, ceux de la vie d’en bas, banale, « normale ». En vain. Ces talons trop hauts raidissent mes muscles. J’ai mal aux jambes et sens trop ce string qui bride mes cuisses, ce pantalon tirebouchonné qui emprisonne mes chevilles, pour espérer trouver dans cet ailleurs, si proche et trop lointain, le moindre réconfort. Non, je suis là et bien là, debout, femelisé, culotte baissée, devant trois femmes que je n’ai jamais vues. Je baisse le nez pour échapper à leur regard, tente d’effacer jusqu’au bruit de mon souffle pour échapper à leur présence. Mais je les sens, à un mètre de moi, aux aguets.
« Je t’avais promis une belle surprise, j’espère que n’es pas déçue, ma biche ». LIRE LA SUITE
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