La mante religieuse
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Depuis plus d’une heure, Stéphane Marion s’éreintait sur les différentes machines de musculation de son club de fitness. Il y était un abonné assidu depuis presque un an maintenant. La dernière machine, sur laquelle il s’évertuait à parfaire sa silhouette exceptionnelle le faisait terriblement souffrir. L’« Abdominal Crunch », un banc spécialement conçu pour solliciter le grand droit abdominal. Ce muscle superficiel qui couvrait le ventre jusqu’au pubis lorsqu’il était bien développé comme chez Stéphane, était caractérisé par sa forme en « plaquette de chocolat ». Stéphane avait chargé la machine au maximum. Il aimait supporter ces longues séances de musculation quasi quotidiennes, par pur plaisir masochiste, au-delà bien sûr de la satisfaction personnelle de se sculpter un magnifique corps d’athlètete.
C’était en tout cas ce qu’Élisabeth de Virieu apprécia tout de suite chez ce beau garçon endurant et résolu à souffrir pour être si beau et si excitant à regarder.
Il était 13 h 30 et elle avait quitté son travail à midi et demi pour pouvoir profiter tranquillement des heures creuses de sa salle de sport. En tout début d’après-midi, le club de fitness était quasiment vide. Élisabeth détestait la foule qui se retrouvait en général le matin et le soir, à la sortie des bureaux. Les débuts d’après-midi étaient l’idéal pour elle. Une dizaine de personnes, tout au plus, partageaient les lieux.
Un peu hautaine, Élisabeth se désintéressa de Stéphane pour aller s’installer à quelques mètres de lui, sur un appareil destiné à muscler ses cuisses. Mais discrètement, elle veilla à conserver un œil sur le magnifique éphèbe.
Directrice des Relations Humaines dans une importante entreprise publique, elle avait modifié son emploi du temps exprès pour venir faire du sport trois fois par semaine, les lundis, mardis et vendredis, dans cette salle à quelques kilomètres de son domicile. À quelques semaines de la retraite, elle pouvait s’autoriser de moduler son agenda comme elle l’entendait. Ce n’était pas à soixante et un ans passés qu’elle allait s’inquiéter pour sa carrière. Surtout qu’on lui avait déjà trouvé une remplaçante au sein de son département. Une petite « merdeuse » de trente-six ans, ambitieuse et prétentieuse, ne supportant aucun conseil et certainement pas de cette « vioque » dont elle avait déjà pris le poste. Élisabeth n’attendait plus qu’une chose : négocier au mieux de ses intérêts son départ à la retraite anticipée.
Cet après-midi, elle ne s’attendait pas à revoir ce garçon sur lequel elle était tombée dessus par hasard la semaine dernière. Depuis cette première rencontre, ce garçon occupait toutes ses pensées. Et de pouvoir le retrouver là, cet après-midi, ses vœux étaient plus qu’exaucés. Même si bien sûr elle évita de le lui montrer. Élisabeth était bien trop fière et imbue de sa personne pour laisser transparaître la moindre de ses faiblesses. Mais qu’elle se soit rendue le même jour et à la même heure dans sa salle de sport n’était certainement pas le fait du hasard. « Pour obtenir ce qu’on veut, il faut savoir s’entourer de toutes ses chances », s’était-elle toujours dit.
Stéphane remarqua tout de suite cette femme qu’il trouva encore fort séduisante pour son âge. Silhouette mince, mais dégageant tout de même une certaine volupté, étonnamment bronzée, il émanait de cette femme une autorité naturelle qu’il savait reconnaître et apprécier au premier coup d’œil. Seul son visage aux traits émaciés, des bajoues de chaque côté du menton et ses cheveux gris révélaient véritablement son âge. Stéphane se dit qu’elle aurait été vraiment très belle si ses traits encore réguliers n’avaient pas dégagé cette espèce de froideur dure et un peu méprisante qu’elle arborait. Mais c’était justement ce qui l’aimait le plus chez elle, cette image un peu froide et sèche qu’elle renvoyait. C’était vers ce genre de femmes que ses goûts s’orientaient, des femmes beaucoup plus âgées que lui, évidemment. Et pour lui cette femme était le prototype de la femme dominante qui l’attirait plus que tout.
Leurs regards se croisèrent une nouvelle fois et Stéphane ressentit une délicieuse excitation lui parcourir le corps. On ne l’avait jamais regardé ainsi et venant d’une femme de cet âge, il en fut encore plus troublé. LIRE LA SUITE
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