Chapitre 25 - Rien qu’un prêt

C’est un cadeau désagréable à recevoir pour mon trentième anniversaire. Jackie est gentille et douce mais tout aussi insistante à ce sujet. Il devait sortir un jour bientôt, avait-elle dit, elle est désolée que ce soit le jour de mon anniversaire, mais il faut le dire car le temps presse.
Et quelle est la nouvelle qui gâche mon trentième anniversaire ? Juste le mot que Jackie ne peut plus se permettre de me garder et qu’elle a besoin que je rembourse ma dette dans le mois si nous ne voulons pas tous nous retrouver à la rue : c’est tout !
D’accord, là, je suis plus qu’un peu injuste envers Jackie. Elle m’a rachetée de mon mariage avec Belinda et de ma cruelle nonnification aux mains de Belinda. Elle a aussi payé la chirurgie et la dentisterie pour me remettre de l’horrible infibulation de ma fente et de ma bouche. Elle m’a taquiné sur le fait que cela lui a coûté une fortune. En vérité, cela lui a en effet coûté beaucoup d’argent.
Désinfibuler une fille une fois cousue est totalement illégal. Un médecin qui accepte d’enfreindre la loi est difficile à trouver et coûteux une fois trouvé. Un mari-fille peut faire désinfibuler sa femme légalement. Mais je n’étais bien sûr plus mariée à Belinda et je ne m’étais pas remariée. En vertu des lois sur les filles des années 2020, Jackie me possède en fait, mais nous ne sommes pas une fille et une épouse.
Je suis dans un état d’incertitude en ce qui concerne la loi. Même ainsi, j’ai appris, douloureusement, qu’il est sage pour les filles dans ma situation de continuer à prétendre qu’elles sont en fait mariées ou une esclave approuvée par le tribunal, en portant toujours une alliance à l’un de leurs annulaires.
Je suis pratiquement l’esclave de Jackie, même si elle n’a jamais saisi les tribunaux pour que cela soit officialisé. Mon statut est souvent décrit comme étant celui d’une épouse de fait ou d’une esclave de fait ; mais la loi ne reconnaît en fait pas un tel statut. Je me suis souvent demandé pourquoi Jackie n’est pas allée au tribunal pour que je devienne son esclave. Mais je sais que cela aurait été délicat si la décision avait été en sa faveur bien sûr.
Si l’un de mes deux procès devant les tribunaux pour filles avait abouti à ce que je fusse déclarée très vilaine fille et m’ait ainsi donné un casier judiciaire à vie, la demande de Jackie aurait navigué jusqu’au tribunal, car je suis très lourdement endetté elle son. En fait, j’ai été déclarée seulement une vilaine fille par le tribunal pour ma première infraction, ayant résisté à la torture de la persuasion, et ma deuxième infraction, ne pas porter de bague en public, n’était été qu’un délit, pour lequel j’ai été dûment punie.
Peut-être alors est-ce son amitié aimante pour moi qui a empêché Jackie d’intenter une action en justice pour m’asservir officiellement. Je préfère ne pas penser que c’est peut-être parce que Jackie ne joue pas et considère une affaire judiciaire comme un risque qu’elle n’est pas prête à prendre. Il est également évident que le fait que Jackie me possède soit un détail technique ou en toute légalité, cela ne réduit pas ma dette monétaire envers elle d’un centime, alors, à la réflexion, pourquoi Jackie devrait-elle risquer d’aller tribunal et augmenter ainsi ce qu’elle a déjà dépensé pour moi, au risque de ne rien gagner ?
Néanmoins, Jackie risque des poursuites pour ne pas avoir éclairci mon statut et m’avoir prise comme épouse ou comme esclave. L’État saurait que je vis avec elle. À tout moment, il aurait pu y avoir un contrôle effectué par le Contrôle des Filles. Si un tel contrôle me trouve non mariée ni légalement liée comme esclave à Jackie ou à quelqu’un de la maison de Jackie, je pourrais être emmenée et offerte comme épouse. Si personne ne veut de moi comme épouse, je peux alors être offerte comme esclave au plus offrant. Si personne ne me prend non plus, je serai esclave de l’État : il y a toujours une pénurie de filles pour travailler dans les mines de charbon. J’ai trente ans maintenant.
En vertu des lois sur les filles, toutes les filles doivent être mariées ou réduites en esclavage avant l’âge de vingt ans, et encore bien plus de trente ans. LIRE LA SUITE