Je est une Autre
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À peine rentrée chez moi, je fonce vers la salle de bain et me fais couler un bain d’eau brûlante. Pendant que la baignoire se remplit, je me déshabille et m’observe dans le grand miroir qui orne un des murs de la pièce. Mon corps est marbré de stigmates violacés laissés par les mains des hommes qui l’ont si avidement pétri. Mes seins sont enflés d’avoir été si fortement malaxés et mes tétons sont boursouflés. Mon ventre et mon dos sont, eux, maculés de longues traînées blanchâtres de sperme séché. Je suis à la fois horrifiée et ravie de me voir ainsi marquée de ces signes indubitables d’une déchéance voulue.
Comment expliquer ce que je ressens ? Je ne trouve pas les mots. Mais ce qui est certain, c’est que je suis, malgré le mal-être que j’éprouve, satisfaite et apaisée. Comme si je m’étais soulagée d’un poids qui m’empêchait de respirer. Oublier qui je suis ! Me perdre pour mieux me retrouver ! N’être plus rien pour mieux exister ! N’être plus qu’un corps qui se donne et ne plus penser à rien ! Même si cela est au prix d’une certaine estime de soi. Ne plus rien désirer que le plaisir et la jouissance brute dénuée de tout sentiment ou attachement ! C’est finalement, la seule réalité qui compte ! Tout le reste, les promesses (non tenues), les émotions (simulées) ne sont que balivernes !
Je me souviens avec amertume de ces moments de tendresse infinie que Richard et moi avons partagés. Je me souviens de ses bras qui m’enlaçaient et m’étreignaient. De ses mots d’amour murmurés au creux de mon oreille auxquels, en toute innocence, j’ai cru et qui m’ont conduite à m’abandonner et me donner tout entière à lui. Sans aucune restriction ! Mensonges ! Je me suis juré de ne plus jamais croire à tout cela ! Seul le sexe est réel tout le reste n’est qu’illusion et faux-semblants ! Promesses trompeuses qui laissent le cœur dévasté et en miette.
Mon vagin et mon cul sont douloureux d’avoir été remplis de si multiples fois et sans aucun ménagement par tant de queues. J’essaye de faire le compte des hommes qui m’ont prise au cours de cet après-midi. J’y renonce vite. Ils étaient trop nombreux…
Mon visage garde, lui aussi, les traces de cet après-midi. Mes traits sont tirés, mon teint livide. Mes yeux, haves de fatigue, sont cernés de noir et mes lèvres sont gonflées d’avoir été si sollicitées. Là également, je serais incapable de dire combien j’ai sucé de queues. Beaucoup… Mon palais est tapissé de la saveur mélangée des spermes qui se sont déversés au fond de ma gorge et dont je me suis repue à satiété.
Méticuleusement, je me brosse les dents pour me débarrasser ces relents qui, maintenant, m’incommodent et me donnent la nausée. LIRE LA SUITE
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