2 Histoire de fessée

Eux
vendredi 6 février 2004
par  Alain
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Le lendemain matin, comme à son habitude, mon mari se lève tôt, bien avant moi, et part pour sa marche en forêt. Vers neuf heures je descends donc seule prendre mon petit déjeuner. J’ai enfilé une tenue décontractée, pull confortable et pantalon de velours, non sans avoir constaté au lever, dans la glace de la garde – robe, que mon derrière a gardé quelques souvenirs visibles de son épreuve de la veille, sans pourtant que cela m’ait empêché de dormir. Le petit déjeuner est servi sous forme de buffet dans une sorte d’ancienne grange, avec une grande table unique, autour de laquelle les convives s’installent à leur gré et au rythme de leur arrivée. Je dépose mon sac et je passe au buffet me servir en café et en jus de fruits.
Quand je reviens à ma place, la dame qui nous a salués hier soir est assise en face, devant une tasse de thé et des toasts. Elle m’adresse un grand sourire et me dit : « bonjour, vous avez bien dormi ? » Elle est bien allemande, et elle a un accent tout à fait charmant, une voix un peu sourde, mais très sensuelle. Je lui réponds en souriant et nous entamons notre petit – déjeuner quand elle me demande soudain tout à trac : « Ça va mieux ce matin n’est-ce pas ? » Un peu décontenancée, je balbutie une vague réponse, ne sachant trop quoi dire. Mais elle ne me laisse pas dans l’embarras, répondant à ma place dans un rire de gorge : « Ça va toujours mieux le lendemain dans ces cas-là… » Je n’ai pas le temps de comprendre vraiment si elle fait bien allusion ce que je pense que déjà elle a changé de sujet et me demande ce que nous comptons visiter dans la région. Et elle me conseille une église romane à quelque kilomètre, en ayant vraiment l’air de s’y connaître en architecture. Comme je le lui fais remarquer, elle me répond qu’elle est professeur d’histoire et qu’elle a étudié les constructions religieuses médiévales en Allemagne et en France. Comme j’adore moi aussi les vieilles pierres nous voilà partis dans une discussion sur les mérites comparés des églises romanes et des constructions baroques.
Pourtant, malgré le réel intérêt que je prends à l’écouter, je ne peux m’empêcher de repenser à ce que mon mari disait d’elle hier soir. Comme moi elle s’est habillée plus simplement, mais il émane d’elle un véritable charme. Un peu plus âgée que moi, Monica — elle a demandé que nous nous appelions par nos prénoms, mais elle a continué à utiliser le vouvoiement — doit avoir un peu plus de quarante ans, elle porte un sweat shirt blanc et j’ai le sentiment qu’elle n’a pas mis de soutien-gorge en dessous. Quand elle bouge, en effet, sa poitrine qu’elle a plus volumineuse que moi semble se balancer librement. Je me félicite que ce soit moi et non mon mari qui partage le petit déjeuner avec elle… mais soudain elle sursaute, regarde sa montre et s’écrie : “ Mon Dieu, j’ai promis à mon mari d’être prête quand il remonterait de la piscine ! Il doit m’attendre depuis un bon quart d’heure ! » et elle ajoute en cherchant ses mots : « comme on dit en français c’est moi qui vais en passer un mauvais… je me sauve » et elle file vers l’escalier qui mène aux chambres. Quand je retrouve mon mari dans la chambre, je ne lui parle pas de cette conversation et nous partons nous promener puis déjeuner sur le pouce dans un bistro avant de rentrer pour l’incontournable sieste.

Nous décidons de passer l’après – midi à l’hôtel, pour profiter de la piscine et nous gaver de lecture, jusque vers cinq heures où nous décidons d’aller prendre le thé. Sur la terrasse nous retrouvons une fois encore le couple allemand. Ils ont dû rester eux aussi à l’hôtel, pourtant je remarque que Monica a changé de tenue. Elle porte maintenant une jupe légère et un chemisier assez largement échancré. Ils sont attablés avec un autre couple et Monica nous fait gentiment signe de les rejoindre. Les deux hommes se lèvent et nous saluent avec cette sorte de rigueur bien caractéristique des allemands. Et Monica nous présente ses amis : Ellen et Kurt. Ils ont eux aussi la cinquantaine, lui avec le cheveu grisonnant et un regard clair assez séduisant, elle bien charpentée, d’allure sportive, qu’accentue un training bleu clair et blanc. Ses cheveux courts sont presque coupés en brosse. Comme ils parlent tous assez bien français, la conversation est facile et agréable, et nous décidons d’aller à pied jusqu’au village voisin avant le dîner.
En revenant, alors que Monica et moi sommes un peu en retard sur les autres, celle–ci me prend amicalement le bras et me souffle tout à trac : « Ça n’a pas manqué… notre conversation m’en a valu une bonne ! » Ceci si brusquement que je ne fais même pas semblant de ne pas comprendre et que je réponds bêtement « une quoi ? » Et Monica éclate franchement de rire en disant « une bonne fessée bien sûr ! » Cette fois je suis si estomaquée que je ne sais vraiment que dire et que c’est encore elle qui reprend « Heureusement que notre chambre est à l’autre bout du couloir, sinon vous l’auriez entendu aussi, avec ces murs si minces ici. » Plus moyen maintenant de me cacher la vérité. En un éclair tout est devenu lumineux. Les voix dans le couloir c’était bien eux… et elle a entendu ! Pourtant j’ai encore un instant de doute quand Monica précise, comme pour me rassurer — ou bien pour me confirmer ? — : « Kurt et Ellen ont la chambre voisine, et elle m’a consolée tout à l’heure… entre femmes on se comprend non ? » Devant mon air étonné, elle explique en souriant : “ De toute façon, Ellen est ma vieille copine, elle n’a rien appris aujourd’hui ! » Je ne sais que balbutier « oui, bien sûr, mais... Kurt, lui aussi savait ? » Comme si elle voulait m’obliger à dire le mot qui me reste dans la gorge, Monica se tourne vers moi et me demande ingénument :
— Savait quoi ?
Et je m’entends répondre
— Eh bien que tu... Enfin que vous… que ton mari…
Cette fois elle doit avoir pitié de mon embarras et elle termine la phrase pour moi :
— me flanque de temps en temps une bonne fessée ? Eh bien oui, tu vois, ce n’est quand même pas un secret d’État ! et ce n’est pas si extraordinaire ! LIRE LA SUITE



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