Brins de poésie, grains de folie - Romance
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Des flammes dansent dans l’insert du salon. Isabelle et Thierry, un couple d’une quarantaine d’années, regardent un piètre programme télévisé.
— Isabelle, en boîte samedi dernier, tu te souviens de la jeune hôtesse ?
— Heu ! Une belle et élancée jeune femme, mi-vingtaine, châtain clair et habillée hyper sexy,
— Oui Séverine.
— Tu connais son prénom ?
— Quand j’ai commandé nos consommations, je lui ai demandé.
— ON commande une Whisky-coca à sa femme, et ON en profite pour draguer la serveuse !
— Se renseigner du prénom c’est draguer ? C’est vrai, je la trouve très séduisante. Quant elle dansait sur le podium, je n’ai pas perdu une miette du spectacle.
— Je te taquine. Un vieux bouc comme toi a peu de chances de séduire une jeune et fougueuse pouliche comme elle.
— Je sais, je fantasme. Mais elle m’a inspiré ce poème. Tiens…
— Pas mal. Tu n’as pas perdu la main. Qui c’est : « nous » ?
— Toutes les personnes qui la regardaient danser avec envie.
— Ha ! Toujours aussi timide je vois ! Qu’il est loin le temps où, lorsque nous devions nous séparer en fin de week-end, tu me glissais dans la main un romantique poème.
— Je ne les ai plus en mémoire.
— Je les ai tous gardés. Attend, je vais les chercher.
— Je ne me doutais pas que tu y attachais autant d’importance !
— Tiens. Regarde celui là qui relate notre première rencontre.
— Et celui-ci… notre premier baiser
— Isabelle, être amoureux amène de la mélancolie aussi. Regarde
— Mais aussi un optimisme fabuleux. Thierry souviens-toi de celui-ci !
— Ha oui ! Et ces petits poèmes cadeaux, écris pour me remonter le moral lors de mes ennuis de boulot.
— Et ce qui devait arriver, arriva :
— Après tes poèmes sont devenus plus rares….
— Normal ! L’heure n’était plus à la rédaction mais à l’action ! Cependant certains naissaient encore en certaines occasions.
— Et passent les années…
— Ce poème à Séverine, je ne peux pas laisser passer ça.
— Cela te contrarie beaucoup ?
— L’esprit lubrique de mon homme s’égare vers une jeune nymphe. Il faut que je reprenne les choses en main, que je te mette dans le droit chemin. Déshabille-toi et pose tes mains sur la poutre de la cheminée.
— Puisque je t’en parle, ce poème ne constitue pas une imposture ! Alors pourquoi je me retrouve dans cette posture ?
— J’éprouve l’envie, SUBITE, de réutiliser un bel objet que tu m’as offert. Il s’ennuyait au fond de l’armoire.
— Hum, je retrouve ma maîtresse femme. Mais dépêche-toi, les flammes qui crépitent dans la cheminée, commencent à me roussir les poils.
— Monsieur à chaud devant. Il se languit d’avoir chaud derrière ! Patience. J’ajuste les sangles à ma taille. Je lubrifie ce viril phallus noir.
— J’écrirais plus souvent des poèmes en l’honneur des femmes qui me bottent.
— En attendant, prends-toi ma botte secrète dans le cul !
— Ouille ! J’ai perdu l’habitude, mais quel pied !
— Moi, mes automatismes reviennent au galop. Ho ! Les ruades de mon étalon t’excitent. Quel vier que voilà !
— Hum ! Tu tiens mon piaffant oiseau comme une plume d’écolier.
— Oui. Je veux te faire écrire, par une puissante envolée, un vrai poème d’amour sur la vitre de l’insert.
— Ouiiiii !! Je m’envole ! Les mots glissent sur la porte de l’insert. Mais j’ai bien peur, que ce jaillissant poème que tu m’inspires, ne se transforme en crème brûlée.
— Toute cette brûlante poésie m’a mis en appétit ! Lèche la vitre !
— Tu es folle, j’en perdrais ma langue natale ! Je préfère me régaler de ta chatte, au foyer ouvert, et chaude à souhait.
— Tu as raison. Lèche-moi. Hum ! Ta langue, mutine, butine ma féline mimine, quel délice !
— Tes lèvres salivent d’envie. Lentement, je les comble avec le fringuant étalon que tu maniais avec ardeur tout à l’heure.
— Oui. Insère dans ma chatte. Introduit ton index dans mon petit conduit. Mais surtout met à l’index les mots et lèche ! Oui comme ça ! C’est trop bon ! Je pars !
— Houa tu m’inondes de plaisir !
— Ma reprise en main t’a convaincu ?
— Oui, tu es la meilleure ! Je suis stupide de fantasmer ailleurs.
— Mais non ! Je suis folle de toi. Folle tout court. Thierry quand retournons-nous danser ?
— Quand tu veux. Pourquoi ?
— Pour que tu offres ton poème à Séverine, mais en ma présence……
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