2 - Les anneaux

samedi 20 décembre 2003
par  Fabynorb
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II. L’acceptation

Aussitôt, elle entend raccrocher à l’autre bout.

Tout en maugréant, elle repose le combiné et retourne se coucher. En quelques secondes, l’éther continuant à faire effet, elle se rendort profondément. Si profondément que lorsque le radio-réveil se met en route à huit heures, elle n’entend rien. Quand Fabrizia émerge de nouveau, il est plus de dix heures. Affolée, elle appelle le lycée où elle enseigne, pour prévenir qu’elle ne viendra pas pour la fin de la matinée. N’ayant pas de cours l’après-midi, elle s’octroie ainsi une journée de congé.

Puis, elle se dirige vers la cuisine pour son petit-déjeuner. Peu à peu, les effets de l’éther disparaissant, ses sens se réveillent et elle s’aperçoit qu’elle a déjà des chaussures aux pieds, … que ses jambes sont gainées de bas… Cet état l’étonne fortement car elle n’en porte que très rarement, préférant les collants, surtout par temps froid et en cette veille de week-end pascal, le temps est encore hivernal. Peu après, elle sent sa taille serrée et étranglée par le corselet… Passant devant une glace, dans le couloir, elle voit son cou entouré d’un collier en cuir et acier, comme ceux de ses poignets qui apparaissent quand elle porte ses mains à son cou. Troublée, affolée, recherchant une explication possible de ces événements, elle se dirige vers le salon, abandonnant son petit-déjeuner. Là, elle découvre des bagages inconnus d’elle, débordants de vêtements, de chaussures, d’accessoires…

De plus en plus troublée, en s’asseyant dans un fauteuil, elle retire le déshabillé qu’elle n’avait pas ôté après le coup de téléphone nocturne, pour pouvoir enlever le corselet qui la gêne. C’est alors qu’elle a la vision de ses seins nus, tout juste soutenus par le corselet, et surtout des anneaux qui en décorent les pointes. Effarée, et avec précipitation, elle va à la recherche de son image dans le miroir du couloir. Là, son corps n’étant plus caché par le déshabillé, elle voit se réfléchir sur la glace l’image d’une inconnue : elle-même. Son corps est étranglé par une guêpière qui fait pigeonner ses seins décorés, son bas-ventre tout lisse, et, lui aussi, décoré d’anneaux d’or intimement accrochés à ses chairs. Devant cette vision, une crise de nerfs éclate, accompagnée de larmes abondantes.

Après quelques instants, les sanglots diminuants, Fabrizia se précipite sur le téléphone et appelle son mari qui travaille en région parisienne. Une légère attente, et elle peut, enfin, s’épancher, au milieu des larmes, auprès de son compagnon. Ayant écouté la jeune femme lui raconter ses “découvertes” et ses malheurs matinaux, offusqué mais, il prend la décision qu’instinctivement elle attend en lui disant de ne toucher à rien et de retourner se coucher, et d’attendre son arrivée.

Lentement, elle retourne se recoucher.

De nouveau au lit, elle éclate encore une fois en sanglots. Peu à peu, son corps se réveillant tout à fait, elle commence à ressentir des picotements, des démangeaisons au niveau de son sexe et de ses seins. Après quelques minutes, épuisée par les larmes, Fabrizia se rendort progressivement, malgré la douleur plus psychique que physique, d’ailleurs.

****

Il est treize heures quand son mari arrive et qu’elle est réveillée par la clé dans la serrure. Elle l’attend sans bouger, pelotonnée au fond de son lit.

— Bertrand ?

— Oui, où es-tu ?

— À la chambre.

Quand il apparaît dans l’encadrement de la porte, un pâle sourire essaie d’illuminer le visage de la jeune femme. Aussitôt, Bertrand se penche vers sa compagne et l’embrasse amoureusement.

Immédiatement, il sent le corps de la jeune femme se cambrer lorsqu’il lui pose les mains sur les épaules et qu’il les fait descendre le long de ses bras. Puis, délicatement, il retire la couette qui protège le corps de Fabrizia du regard et découvre le corps à moitié nu. Il a du mal à réprimer un mouvement de recul dû à la surprise. La jeune enseignante sent, à ce moment-là, le regard de son mari qui parcourt sa semi-nudité, et se met à frissonner.

Après un moment de silence, Bertrand prend la main de sa femme, l’aide à se lever et l’entraîne vers le salon. Là, après avoir débarrassé un fauteuil, il la fait asseoir et lui propose :

— Avant de décider quoique ce soit, si nous allions manger ?

— En ville, … au restaurant ?

— Bien sûr !

— Mais tu es fou !… dans l’état où je suis !

— Ne t’inquiète pas ma chérie ! De toute façon, il faut que tu manges, et il faudra que tu sortes à un moment ou à un autre. Alors autant le faire tout de suite.

— … Tu crois ?

Bertrand acquiesce lentement de la tête.

Doucement, Fabrizia se lève et demande :

— Qu’est ce que je mets ?

— Tu n’as qu’à essayer une des tenues qui sort d’une de ces valises.

Elle se dirige alors vers les vêtements éparpillés sur le canapé et se met à les trier. Tout en cherchant, elle fait remarquer à son mari qu’ils sont tous signés par de grands couturiers : Dior, Saint-Laurent, Chanel, Cacharel, … et que les tailles indiquées sont toutes les siennes.

Rapidement, elle choisit une jupe fendue bleue nuit, signée “Dior”, et un chemisier blanc orné de dentelle, qu’elle enfile. Puis Bertrand s’approche d’elle pour lui retirer le collier et les bracelets de cuir. Elle rajoute à sa tenue une ceinture de velours noir et un foulard bleu pâle autour du cou. Son mari lui tend sa veste de fourrure, elle se tourne alors vers lui et demande si elle lui plaît. Ce à quoi il répond par l’affirmative, et, passant son bras autour du sien, l’entraîne vers l’entrée.

— Prête à affronter les regards de tes concitoyens ?

— Oui, répond-elle dans un filet de voix.

****

Ils descendent alors de l’appartement et se dirigent, à pied, vers le centre ville. Dehors, il la sent frissonner sous la morsure du vent froid. Il est alors quatorze heures. Après quelques minutes de marche, ils approchent du “Loup Blanc”, un des restaurants réputés de la ville.

Avant d’entrer, elle lui glisse à l’oreille que les anneaux de son ventre lui font mal, surtout celui avec la médaille, et qu’elle est très mal à l’aise, en particulier, quand des gens la regardent. Bertrand la rassure doucement en lui disant que personne ne peut connaître son état. Lorsqu’ils ouvrent la porte du restaurant, la patronne, aussitôt, s’avance vers eux.

— Bonjour. Monsieur l’Ingénieur est déjà de retour parmi nous ?

— Fabrizia m’a demandé de rentrer très tôt, alors me voici. Tu peux nous servir, malgré l’heure ?

— Bien sûr, venez à votre table. Je vous propose une entrecôte argentine avec des haricots rouges, cela fera du bien à Faby, elle est vraiment très pâle.

— Ça ira… Tu nous sers aussi une bouteille de Beaujolais, s’il te plaît.

Aussitôt installés, Fabrizia demande à son mari ce qu’ils peuvent décider à propos de son agression nocturne.

- Deux solutions : porter plainte ou pas. Tu es la seule qui pourra prendre la décision finale. Si nous portons plainte, tu devras, dans un premier temps, affronter les “flics” du coin, et ici ils sont particulièrement cons. Je suppose que tu imagines déjà les questions et les réflexions oiseuses de ces messieurs. Après, si l’enquête aboutit, ce dont je doute fortement, il faudra faire face au procès. Tandis que si nous ne disons rien, cela t’évitera bien des tracas, si ce n’est les précautions à prendre pour éviter une nouvelle agression. Pour ce qui est des anneaux, s’il y a enquête, tu devras les garder, sinon, libre à toi de les enlever ou de les garder.

— Mais…

— Voilà Agnès, pas la peine de la mettre au courant, tout au moins pour l’instant.

Gênés par la présence de leur amie, ils abandonnent ce sujet jusqu’à leur retour chez eux.

****

Il est plus de trois heures quand ils quittent le restaurant. Avant de rentrer, elle va faire des courses en ville, “Le Monde” du jour, deux romans pour elle, et, à la pharmacie, une bouteille d’alcool à 90° et un tube de pommade cicatrisante, pendant que lui va chercher leur magnétoscope ainsi que quelques cassettes chez un ami. De retour chez elle, la jeune femme se dirige vers sa chambre, et s’y déshabille complètement pendant que son mari range le salon. Après avoir retiré ses vêtements et sous-vêtements, elle va à la salle de bains, prend un bout de coton, l’imbibe d’alcool et le pose brusquement sur une de ses pointes de siens. Elle se désinfecte ainsi toutes les cicatrices de la nuit. Ensuite, elle applique à chaque trou de sa chair un peu de cicatrisant pour accélérer la guérison de ses plaies. Mais toutes ses opérations, elle n’a pas retiré les anneaux qui la transpercent : elle venait de prendre sa décision, elle les garde et ne porte pas plainte. Ces soins effectués, elle se dirige en tenue d’Eve vers le salon et se présente ainsi à son mari. Une fois assise, elle lui fait part de sa décision. Il la prend alors dans ses bras, l’embrasse avec tendresse et lui demande pourquoi. Lui répondant par un haussement d’épaules, elle se lève et se met à essayer les vêtements qui lui ont été fournis par son agresseur. LIRE LA SUITE

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