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Comme il le lui a demandé, elle s’est changée en rentrant du travail. Enfin changée si l’on peut dire. Elle a pris une douche, a contrôlé l’intégralité de son épilation et a simplement enfilé un manteau pour l’attendre.
Dès qu’elle entend la voiture s’arrêter devant chez elle, elle sort et monte dans le véhicule.
« Bonsoir, tu as bien fait ce que j’ai demandé ?
— Oui, voulez-vous vérifier ? »
À peine a-t-elle fini sa phrase que l’homme lance sa main sur son genou, remonte rapidement sur la cuisse et atteint sans encombre l’intimité pas encore moite de la dame.
« C’est bien nous pouvons y aller alors. Tu sais… Je t’emmène en un lieu vraiment particulier. Lorsque nous arriverons…
— Je sais tout cela, vous me l’avez déjà dit.
— Oui, mais je veux être sûr que tu as bien compris ce qui t’attend. Je vais te laisser devant la porte d’entrée, tu sonneras et attendras que l’on vienne t’ouvrir. Une fois que tu seras à l’intérieur, tu seras seule. Tu es sûre de pouvoir le faire ?
— Oui. Je m’accrocherai à votre image pour tout supporter, pour vous prouver que je suis digne du temps que vous m’accordez et…
— Et ?
— Et de l’amour que vous éprouvez pour moi.
— Oui je t’aime, je sais bien que je ne te le montre pas beaucoup, que tu aimerais que je passe plus de temps avec toi, mais cela va bientôt venir, je te le promets. Je suis sur un poste qui va me permettre de me rapprocher. Ainsi nous pourrons enfin vivre ensemble. »
À ces mots le visage de la femme s’éclaire et un sourire se pose doucement sur ses lèvres pleines et rouges.
Ils roulent en silence pendant presque 1 h 30. Elle sent le sommeil venir, ses paupières se faire de plus en plus lourdes et finalement elle sombre.
Une légère secousse sur son épaule lui fait ouvrir les yeux. Devant elle se dresse une modeste demeure. Elle a bien du mal à cacher son désappointement. Elle s’attendait à quelque chose de plus grand, de plus beau. Et la devant elle se dresse un, certes beau, pavillon de banlieue aisée. Elle regarde l’homme qui se tient à côté d’elle. Il sourit, la regardant tranquillement puis se penche sur le côté. Instinctivement elle ferme les yeux et s’apprête au baiser d’au revoir. Elle sent de l’air frais s’engouffrer dans la voiture, ouvre les yeux pour le découvrir toujours dans la même position, toujours avec le même sourire. Seule différence notable, la portière côté passager est ouverte. Les jambes légèrement tremblantes elle se dirige vers la porte qui n’a rien d’impressionnant, sonne et attend. À peine la porte a-t-elle commencé à tourner en silence sur ses gonds qu’elle entend dans son dos la voiture s’éloigner.
Une jeune femme, blonde, le visage avenant lui fait signe de s’avancer. Elle pénètre dans un petit vestibule simple, sans fioriture. Une nouvelle fois elle sent la déception poindre. Elle qui avait tant fantasmé cet instant, elle qui espérait quelque chose de magique, de magnifique elle se retrouve dans un modeste pavillon, dans ce vestibule qui ne paye pas de mine. Au moment où elle ouvre la bouche pour dire quelque chose, la blonde est plus rapide. Elle pose un doigt sur les lèvres de cette femme vêtue d’un manteau et lui fait signe de la tête de ne pas parler. Avec une infinie douceur cette blonde lui enlève le manteau qui lui tient plus que chaud. Elle ne sourit même pas, ne cille pas en voyant la nudité de cette autre femme. Puis toujours sans un mot la blonde lui fait signe de la suivre. Elles passent ensemble une porte banale et se retrouvent dans une pièce entièrement plongée dans le noir, si ce n’est quelques bougies qui diffusent une lumière blafarde qui n’éclaire pas grand-chose.
Une voix féminine brise le silence presque pesant.
« Ainsi voici notre nouvelle recrue. Mesdames, Messieurs, je vous présente Anaïs. Selon ses désirs elle est ici pour satisfaire la moindre de nos envies, de nos caprices. Bien entendu chacun est libre de s’en servir selon ses préférences. »
À peine a-t-elle terminé cette présentation que des applaudissements remplissent la salle.
Anaïs commence à prendre peur. Combien sont-ils ? La voix à bien dit Mesdames et Messieurs ? D’un seul coup elle hésite, ne sait plus très bien. Oui elle a promis qu’elle le ferait, oui c’est elle qui en a fait la demande. Mais tout ceci ! Cette mise en scène ! La pièce est surchauffée et pourtant elle sent sur ses bras ses poils se dresser.
Puis la blonde revient.
« Vous êtes d’accord avec tout ce qui vient d’être dit ? »
« Oui. » Un souffle plus qu’un mot. Un désir plus qu’une affirmation.
« Parfait, je vais vous bander les yeux. Voilà comme ça. Maintenant, posez votre main sur mon épaule. Nous y allons ». LIRE LA SUITE
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