Apero Tree

mercredi 4 janvier 2012
par  Baron rouge
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Je la connaissais de son mari. Elle me parut d’abord insaisissable. Certes j’ai été comme un chacun saisi par sa beauté, de son sex-appeal et de sa présence ravageuse. Mais son côté comment dire active woman, m’a d’emblée rebuté. Du reste peut-être n’était-ce que du dépit. Ma virilité en étant ébranlée. Ce genre de nana ne pouvait être de mon calibre.
Bref s’il n’y avait pas eu cette étrange circonstance, ce hasard idiot, je n’aurais jamais eu le pied à l’étrier. Vous noterez en cette histoire que je ne marque aucun égard à l’endroit du mari. Car mari veut dire cocu et un dupe en puissance. Je m’inclus bien sûr dans cette engeance malheureuse. Chasseur nous devenons à notre tour proie, dans cette guerre silencieuse et joyeuse.
Aussi fut-ce en plein milieu d’après-midi dans ce quartier d’affaires fameux de la Défense, sur ce parvis venteux où la foule se croise en aveugle pour être indifféremment mangée par les bouches du RER ou les galeries marchandes que je surpris Michelle (prénom de la personne) avec un gros monsieur chauve. L’un l’autre s’esclaffant. La façon dont le bras du monsieur enlaçait Michelle ne laissait aucun doute de leur intimité. Ce butor était autrement plus vilain que le mari que je connaissais assez et dont j’enviais souvent la classe voire l’amabilité, vrai et authentique gentleman en quelque sorte.
Ce n’est pas la première fois que je découvrais qu’une blanche Colombe put avoir maille à partie avec la bave d’un crapaud. Était-ce son amant ou une relation d’affaires ? Je dois pencher raisonnablement pour la seconde hypothèse. Il est parfaitement vraisemblable que pour obtenir un contrat, elle ait dû coucher. Je n’ai rien à redire à cela. Je souscris moi-même à ce genre de procédé. Mes considérations morales, machistes, misogynes à l’encontre de Michelle sont donc dénuées de valeur. Cependant je dois prendre en compte l’amour-propre et un peu de jalousie dans ma primaire réaction. Je ne pouvais en effet me détacher du fantasme de leurs récents et manifestes ébats. Ils avaient dû durant le déjeuner s’être enfermés dans l’une des chambres des nombreux hôtels qui maillent le quartier. Ils avaient sûrement commandé à la réception un ou deux paniers-repas et une bouteille de champagne. Dans l’ascenseur, il lui avait glissé prestement la main aux fesses. Le reste à l’avenant. Ce qui importe est que Michelle et moi nous nous soyons reconnus. Le type accroché à son portable ne remarquant rien de notre trouble commun. Elle comprit que je ne pouvais pas ne pas avoir saisi l’ambiguïté de la situation. Elle ne me parut jamais aussi belle et désirable que ce jour là et en un tel instant.
Avec délicatesse je m’éloignais et impitoyablement elle se sut observée jusqu’à ce qu’ils disparaissent dans la bouche du métro. Bref nous n’en pouvions rester là. Je lui savais un secret. Elle devrait m’en rendre compte. J’avais barre sur elle et elle le savait. Elle ne pourrait plus me marquer le mépris de naguère.
La suite est que je fus un soir convié avec deux autres camarades chez son mari pour regarder un match de tennis de Flushing Meadows. Décalage horaire oblige, ce fut tard que nous mangeâmes et bu, pizza et coca cola à la fois. Le match était fort avancé quand madame apparut rentrant tard et alléguant un long dîner d’affaires dont son mari ne fut peut-être pas dupe. Je saisissais maintenant la vanité de ce couple. Michelle n’en fut pas moins enjouée de rejoindre cette compagnie de mâles excités par la petite balle jaune. J’étais mortifié qu’elle fût plus sensible aux approches des deux autres invités. Elle semblait me snober. Du reste je dois en convenir ils étaient plus que moi familiers du couple. N’empêche l’incident de l’autre jour pouvait me laisser croire que je méritais un peu plus d’égard. La vanité est insondable dans l’homme. Je ravalais patiemment mon dépit et je dus patienter qu’elle se proposa à débarrasser la table pour que spontanément je me propose de la secourir et de l’accompagner dans la cuisine. J’étais sûr que les autres ne s’apercevraient de rien. Je vis à son air pincé qu’elle trouva cela désobligeant. Arriva ce qu’elle craignait un peu. Cependant elle avait quelque expérience des audaces des hommes. Elle comptait bien me renvoyer dans mes cordes. Elle fit front. Vous allez manquer le meilleur du match… Je n’aime pas trop le tennis. Laissez j’assure la maintenance. Ceci dit avec une ironie cinglante. Je m’en voudrais que vous perdiez votre temps avec moi. C’en était trop cette garce me signifiait qu’elle me prenait pour un con et que ma nullité était patente. Je répondis tout de go que nous nous dirigions sûrement vers un cinquième set et que le match était loin d’être terminé. Disant cela je fermais ostensiblement la porte de la cuisine. LIRE LA SUITE




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