Histoire de Laure

Cahier 13
lundi 11 juillet 2022
par  Christine Arven
popularité : 1%
33 votes

Laure sortait juste de dessous la douche et était encore ruisselante quand la sonnerie de la porte d’entrée retentit. Rapidement, tout en réprimant un geste d’énervement, « Qui pouvait bien la déranger ? Ce n’était vraiment pas le moment ! », elle s’enveloppa d’un grand drap de bain et se dirigea vers l’interphone.
—  Coucou ma Laure.
Laure se mordit les lèvres. « Et merde ! » se morigéna-t-elle, Catherine était bien la dernière personne qu’elle aurait souhaité voir à ce moment précis. Mais déjà celle-ci continuait d’une voix enjouée :
—  Tu es une vilaine. Tu ne m’as pas téléphoné aujourd’hui ni même répondu à mon texto ! Mais tu avais sans doute mieux à faire…
Effectivement, en tout début d’après-midi, Catherine lui avait envoyé sur son téléphone un message pour la prévenir qu’elle passerait chez elle aux alentours de 17 h. Mais Laure, obnubilée par la soirée à venir, l’avait totalement oublié.
—  Coucou Cathy, non rien de spécial… Seulement un peu fatiguée… Je… j’ai dormi !
—  Ouais… On va dire ça ! répondit Catherine pas vraiment convaincue par le ton contraint de son amie. Bon, tu m’ouvres là. Je me gèle !
Laure hésita. Mais comment éconduire Catherine sans la vexer ? Elle soupira tout en appuyant sur le bouton qui actionnait l’ouverture de la porte.
Quelques minutes après, Catherine, emmitouflée dans une épaisse parka et le bout du nez rougi de froid, pénétrait dans l’appartement et lui plantait deux bises retentissantes sur les joues.
—  Si tu savais comme on se caille dehors, s’écria-t-elle tout en se libérant de son manteau qu’elle jeta négligemment sur le canapé du salon. Le mistral est glacial. Brrrr.... Vivement le printemps ! Tu me prépares un bon thé bien brûlant. J’en ai vraiment besoin ! Regarde j’ai apporté le cake à l’orange confite que tu aimes tant. Surtout, ne me remercie pas… Je l’aime autant que toi, ma chérie !
Sans plus attendre et sans se soucier de l’air morose de Laure, Catherine se dirigea vers la cuisine. Laure la suivit en se demandant comment elle allait pouvoir faire comprendre à son amie que là vraiment elle ne pouvait s’éterniser. Elle jeta un coup d’œil à l’horloge murale. 17 h 45. Elle allait laisser ½ heure à Catherine. À 18 h 15 au plus tard, celle-ci devrait avoir quitter les lieux. Cela lui permettrait de s’apprêter tranquillement pour être prête à 19 h. Entre-temps, il lui faudrait, bien sûr, assurer une conversation dont elle n’avait nulle envie et qui, dans l’état de fébrilité dans lequel elle se trouvait, ne serait pas simple ! Laure aurait tellement préféré être seule pour se concentrer entièrement sur la soirée à venir afin de s’y préparer mentalement. Elle se doutait en plus qu’elle ne pourrait pas longtemps donner le change à sa camarade dont elle ne connaissait que trop la perspicacité. Un long soupir qui ne passa pas, bien évidemment, inaperçu à Catherine s’échappa de ses lèvres. Cette dernière, en habituée des lieux, remplissait déjà la bouilloire d’eau. Elle se retourna et observa son amie toujours enveloppée dans son drap de bain.
—  Ça ne va pas, ma puce ?
—  Si, si ça va. Seulement un peu fatiguée comme je t’ai dit.
—  Une douche bien chaude, rien de tel pour se requinquer, n’est-ce pas ?
—  Absolument, répondit Laure d’un ton emprunté.
—  Bon, continua, comme si de rien n’était, Catherine tout en sortant d’un placard une théière et deux tasses, eh bien ce soir, j’espère que tu seras en forme. Je nous ai concocté une soirée entre filles ! Petit restau pour commencer, suivi éventuellement d’un ciné. On pourrait aller voir le dernier film de Tarentino. Il paraît qu’il est super ! Après, on pourra faire un tour au bistrot d’Éric pour déguster des mojitos et écouter de la bonne musique. Il y a toujours une bonne ambiance le samedi soir. Et moi, j’ai quartier libre pour toute la soirée ! Les enfants sont chez ma belle-mère et Jean-Pierre a rendez-vous avec des copains pour regarder ensemble un match de foot. Je sais qu’ensuite, ils vont passer des heures à le commenter en buvant des bières. Le programme te va, ma chérie ?
—  Euh… ce soir ça va être difficile Cathy, lui répondit Laure quelque peu désorientée par le flot ininterrompu des paroles de son amie.
—  Ne me dis pas que tu as déjà quelque chose de prévu ?
—  Ben… un peu oui ! LIRE LA SUITE


Entrez votre pass abonné

ZONE ABONNES L’abonnement vous permet :
- d’enregistrer et d’imprimer l’intégralité des textes publiés de manière illimitée durant la durée de votre abonnement,
- d’avoir accès à certains récits dont la teneur ne permet pas une large publication,
(NB : Si vous êtes déjà en possession d’un pass, entrez-le, selon le type de votre abonnement, dans une des 2 zones prévues ci-dessous pour accéder à la partie privée de RdF)

ALLOPASS OU PAYPAL
OFFRE DECOUVERTE (1 jours)
ABONNEMENT 7 JOURS
ABONNEMENT 15 JOURS
ABONNEMENT 1 MOIS





ABONNEMENT 3 MOIS





ABONNEMENT 6 MOIS





SE DESABONNER


OFFRE DECOUVERTE (code valable 1 jours seulement)


Commentaires

Logo de Rêves de femme
mercredi 13 juillet 2022 à 11h08 - par  Rêves de femme

Mon cher Sylvain vous me flattez là mais je ne vous cache pas que ça me fait plaisir :’-)) d’autant que je sais que vous êtes sincère.
Je suis loin d’avoir le talent d’une écrivaine professionnelle mais si, à mon niveau, j’arrive à vous satisfaire, c’est parfait !
Avec toute mon amitié

Logo de de Perry
mardi 12 juillet 2022 à 10h30 - par  de Perry

Un EXCELLENT et GENIAL cahier 13. Ce qu’écrit Henic est plus que vrai. C’est surtout la grande différence entre une écrivaine* professionnelle (Christine) et un écrivain amateur (moi). Elle sait TRES bien relater les pensées de Laure, ses doutes, ses questions. Du GRAND ART. Quand Catherine intervient, je suis sûr que le lecteur n’a qu’une envie : la virer illico ou lui donner une fessée auparavant. Il ne nous reste plus qu’à patienter (difficilement) jusqu’à la parution du cahier 14. Avec mon amicale et sempiternelle admiration, Sylvain.
*les termes écrivaine tout comme auteure m’emmerdent. Pas par antiféminisme, pour le simple respect de notre langue française. L’ajout de la voyelle « e » ne change rien, n’inspire pas plus le respect.

Logo de Rêves de femme
lundi 11 juillet 2022 à 21h22 - par  Rêves de femme

Merci Henic pour ce commentaires et plus encore merci pour avoir pris le temps de lire ce chapitre en avant-première et en avoir corrigé les fautes qui m’avaient échappé.
Effectivement un chapitre de transition m’est apparu nécessaire avant d’aborder le dernier chapitre de ce récit qui sera nettement plus riche en émotions SM pures et dures mais oh ! combien excitantes et jouissives. C’est en tout cas ce que je ressens en l’écrivant et que j’espère faire partager à mes lecteurs. Le SM n’est pas, de moins point de vue, uniquement (loin de là d’ailleurs) quelque chose de purement physique mais prend sa source et sa pleine signification dans le mental du dominant comme de la soumise. Dans l’attente fiévreuse qui exacerbe leurs sens et leurs désirs. On imagine... on anticipe... le désir monte... la crainte aussi et puis c’est l’explosion qui emporte tout et fait tomber toutes les barrières.

Logo de Henic
lundi 11 juillet 2022 à 19h57 - par  Henic

Voilà un « chapitre interlude », de ceux qui permettent de faire monter le suspense entre deux chapitres plus directement « dans l’action » BDSM. Quoique l’état psychologique de Laure prouve bien qu’elle est complètement dans l’action, elle !
Du coup, ces cellules grises sont suffisamment excitées pour qu’elle parvienne presque à répondre à l’une de ses grandes questions qui font l’objet du récit.
La mise en scène de Christine permet d’aller plus loin dans l’introspection des personnages, ce qui enrichit le récit et donne de l’épaisseur à la « pâte humaine » qui s’agite pour constituer le roman. Du coup, l’ouvrage est complet : à la fois psychologique et physique.
Merci Christine.