Atout cuir

Chapitres 1 à 4
mardi 13 juin 2023
par  Sylvain de Perry
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I

La revue de mode pour laquelle je travaille cette semaine, P E L L E P E R T U T T I, (cuir pour tous) m’a envoyé sur un défilé de mode à Firenze (Florence) qui est la ville du cuir par excellence.
Je me prénomme Luca, trente-neuf ans, chauve, un mètre quatre-vingt-sept, yeux noirs, bouche sévère, totalement imberbe des pieds à la tête ou inversement. J’ai réservé une chambre pour sept nuits au De la Pace Sure Hôtel, un Best Western où je descends lorsque je viens dans cette superbe ville que j’adore.
Le Freccia Rossa 9583 parti à 9 h 10 de Milano Centrale m’a déposé à la gare de Santa Maria Novella à 11 h 4. 96 % de ces trains sont à l’heure.
Un taxi m’emmène via Borgo Ognissanti, près de l’Arno, à l’agence Avis afin d’avoir un véhicule, car la via della Marmora est éloignée du centre. Une fois installé dans ma chambre, spacieuse aux meubles modernes, je décide d’aller déjeuner Piazza Michelangelo, d’où l’on domine la ville.

À quinze heures quinze, ma Volkswagen T-Roc est garée pas loin du Palazzo Pitti dans les jardins duquel a lieu le défilé. Muni de mon invitation, je pénètre dans le lieu, puis vais jusqu’aux hautes tentes à la recherche de l’ami qui m’a demandé de faire un article sur ses pantalons de cuir pour hommes.
Walter est avec un groupe de sept jeunes mecs, cinq en string, deux carrément à poil. Comme je les regarde, un peu ébahi, un des mecs à poil s’avance vers moi, me demande, agressif :
– Ça t’excite ?
– En général oui, mais pas toi.
Walter coupe court :
– Ciao Luca !...
Sans s’occuper des jeunes, il m’embrasse sur la bouche, car nous avons été amants une dizaine d’années auparavant.
– … Ne lui réponds pas. C’est un gentil garçon, un peu agressif. S’il n’était pas un aussi bon mannequin, il ne serait pas ici.
J’enlace Walter, dis au jeune :
– Fais ton boulot. Je fais le mien, tu es trop moche pour me plaire.
Ainsi provoqué, il me toise :
– Tu te crois malin. Je me prénomme Carlo. Nous règlerons notre différend après le défilé.
– Excellente idée. Je n’abîmerai pas ton visage, mais une fessée te fera du bien.
Sa main agrippe mon bras, le serre :
– C’est moi qui te la donnerai.
Je me libère de sa poigne en serrant sans forcer un endroit de son poignet :
– Je te verrai après le défilé.
Par jeu, je claque sa fesse.
Il me rend la claque sur mon cul.
Walter tranche :
– C’est réglé. Habille-toi. Luigi (il s’adresse à un de ses assistants), donne-lui un cuir moulant : vu son état, ça devrait séduire des clients.
Du coup je baisse les yeux et vois le sexe de Luigi déjà bandé. Comme il s’éloigne, je m’enquiers auprès de Walter :
– C’est rare, un mec agressif près de toi. Pourquoi ?
– Simple. Il n’admet pas son homosexualité. Il est 100 % actif. Peut-être qu’il te plaira. Bon, parlons de ce que je voudrai dans ton article…

Je suis assis au premier rang. (Afin de dissiper tout malentendu avec vous, chers lectrice et lecteur, sachez que je suis bisexuel, actif avec les femmes, actif, mais plutôt passif avec les hommes.) J’ai récupéré des photos de toutes les maisons de couture cuir qui défilent.
Quand il défile, Luigi me fixe lorsqu’il passe à ma hauteur, très hautain, voit le grand sourire qui resplendit à mon visage, détourne aussitôt la tête. La soirée devrait être amusante.

Je gagne la tente de Walter après le défilé, lui dis :
– Je devrais être tranquille ce soir pour rédiger mon article. J’ai regardé les photos, j’en mettrai trois de toi, une de deux ou trois autres. Tu le reliras…
– Mais comme d’habitude, tu ne changeras rien.
– Sait-on jamais ?
Luigi qui a gardé son pantalon s’approche de nous, m’ignore des yeux, demande à Walter :
– Ai-je votre permission pour garder ce pantalon, Maître ?
– Oui, mais pas de bagarre avec Luca.
– Pas besoin de bagarre pour lui mettre la fessée promise…
J’interviens :
– Ou recevoir la mienne. Comme je ne veux lui faire perdre de temps, je te dis à demain, caro.
Un rapide baiser buccal et je quitte les lieux avance vers la sortie, suis rattrapé par Luigi qui me dépasse, se fixe devant moi :
– T’as peur ?
– Rigolo. Veux-tu qu’on fasse ça ici…
– Y a trop de monde.
– Propose.
– Mon hôtel est petit, ça ferait trop de bruit. Surtout tes cris…
– Ou les tiens.
– Ça ne risque pas. Où est ton hôtel ?
– Suis-moi… LIRE LA SUITE


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