Histoire de Laure
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Le cœur de Laure fit un bond en écho à la sonnerie du téléphone qui la réveilla brutalement. Elle s’ébroua, en pleine confusion, émergeant difficilement des limbes du lourd sommeil dans lequel elle avait plongé à peine revenue chez elle. À la mélodie, elle savait que c’était son amie Catherine qui essayait, pour la énième fois, de la joindre. Celle-ci, ne parvenant pas à avoir Laure en direct, lui avait laissé plusieurs messages de plus en plus pressants la sommant de lui donner des nouvelles.
Laure eut une pointe de remords en songeant à son amie qu’elle avait totalement délaissée ces derniers jours et dont elle devinait l’inquiétude. Mais que lui dire ? Comment lui expliquer ce qu’elle était en train d’expérimenter avec M ? Vu par un regard extérieur, cela, c’était une évidence, ne pouvait paraître que déraisonnable, voire dangereux. En tous les cas, inconcevable ! Comment lui faire entendre le plaisir qu’elle ressentait à se soumettre à un inconnu même si c’était au détriment de toute dignité ? À s’exhiber devant lui dans des poses d’une indécence absolue et en être excitée ? Plus encore, à consentir à le rejoindre dans une chambre d’hôtel où, elle devait bien en convenir, il aurait pu lui arriver Dieu sait quoi ! Oui, vraiment, comment partager tout cela avec Catherine ? Cela lui paraissait impossible. Non pas que Laure craignît d’être jugée par son amie dont elle savait la largeur d’esprit. Mais la connaissant bien, elle anticipait sans peine le discours plein de bon sens que celle-ci lui prodiguerait et dont elle ne pourrait pas réfuter le bien-fondé. Non, jamais Catherine, pétrie de bon sens, ne pourrait comprendre ce qui la poussait à agir de la sorte.
Les pensées embrumées, Laure se dit qu’elle devait néanmoins l’appeler et la rassurer. Et essayer de tout lui expliquer. Mais vraiment, à cet instant précis, elle se sentait incapable de soutenir une conversation. D’abord, il lui fallait une bonne douche bien chaude et, surtout, une forte dose de caféine. Elle jeta un bref regard à l’horloge et sursauta. 9 h ! Si elle comptait bien, elle avait dormi plus de 13 heures d’affilée !
La veille, à peine arrivée chez elle, une fatigue immense s’était abattue sur elle, conséquence d’un trop-plein émotionnel. Sans même prendre le temps de se déshabiller, elle s’était affalée sur son lit et avait sombré dans un sommeil peuplé de cauchemars. Aussi, en dépit de cette longue nuit, elle ne sentait pas vraiment reposée. Au contraire, il lui semblait qu’une chape de plomb pesait sur elle. Elle se tourna sur le dos et gémit lorsque ses fesses entrèrent en contact avec le matelas pourtant moelleux. Réminiscence cuisante de la fessée magistrale que Victor lui avait assénée si allègrement sous le regard appréciateur et complice de M. Les yeux fixés au plafond éclairé par la lueur diffuse qui filtrait au travers des rideaux tirés, les souvenirs des évènements de la veille après-midi la submergèrent. LIRE LA SUITE
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